Et voilà, ce que l'on craignait est arrivé ! Par la bouche du saint père, de nouveau, et qui aurait dû, une fois encore, être mieux conseillé par les communicateurs du Vatican. Mais allez donc faire comprendre à ces derniers que lorsque Benoît XVI s'exprime, ses propos sont souvent pris pour parole d'Evangile ! Le P. Federico Lombardi (un jésuite) est à la fois directeur de la salle de presse du Saint-Siège, directeur du centre de télévision du Vatican et de Radio Vatican. Il devrait donc, logiquement, être au fait des arcanes et du pouvoir des médias. Apparemment il n'en est rien ! A moins que… Passons… La dernière «gourde» de Joseph Ratzinger a tout simplement eu l'effet d'une bombe et ses effets se font encore ressentir aujourd'hui à travers le monde catholique. Un sujet terriblement tabou Mais pourquoi donc Sa Sainteté a-t-elle abordé ce sujet ô combien tabou de «préservatif», allant jusqu'à «jurer» devant des journalistes qui l'accompagnaient à Yaoundé, au Cameroun, pour son premier voyage en Afrique, mardi 17 mars, que «le problème du sida en Afrique ne peut pas être réglé par la distribution de préservatifs». «Au contraire, cela accroît le problème», a-t-il affirmé. Certes, tout le monde sait que le Vatican prône l'abstinence comme moyen de lutter contre la propagation du VIH, qui fait des ravages sur le continent noir, mais quelques prêtres et religieuses impliqués dans la lutte contre le sida remettent en cause cette opposition de l'Eglise… L'Afrique subsaharienne étant par ailleurs la région la plus touchée du monde par cette pandémie, les propos de Benoît XVI ont soulevé un véritable tollé et une levée de boucliers qui rappelle l'affaire de la rédemption des négationnistes. Sauf qu'ici, il est question de mort d'homme, contrairement aux propos négationnistes qui, eux, la nient justement ! La polémique divise les catholiques Sa Sainteté nous étonnera toujours. Mais ses collaborateurs et les éminences grises qui le conseillent, encore plus. Cependant, le problème est que, pour une première visite en terre africaine, il fallait se la jouer prudent et surtout se méfier des journalistes. A moins que, là aussi, le «politique» Benoît XVI n'ait pris le dessus sur le Berger… En tout cas, la polémique est aujourd'hui au cœur de l'Eglise catholique, et déjà des enquêtes et sondages menés par les plus grands instituts devraient faire réfléchir le Vatican, car de plus en plus nombreux sont les catholiques qui risquent de perdre la foi. Et ce n'est pas le but de Benoît XVI, lui qui s'est rendu en Afrique pour ratisser large. Prêcher en terre d'Afrique la bonne parole, certes, cela est légitime et participe du rôle du chef de l'Eglise catholique, mais en tenant compte de la réalité du terrain. Un tel voyage se prépare sérieusement. On n'en a pas eu l'impression. Des bagarres ont eu lieu au cœur de Paris, très loin d'Afrique noire, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Signe des temps ? Des personnes prétendument catholiques en sont venues aux mains avec des militants du Parti communiste français et des Verts Ecolo, qui voulaient distribuer des préservatifs devant les portes de la cathédrale, afin de dénoncer les propos du pape Benoît XVI. Une «fitna» créée parmi les fidèles ? Des fidèles, qu'ils soient de droite ou de gauche, qui ne partagent plus les mêmes valeurs ? Benoît XVI aura tout fait pour attirer l'attention des médias et s'attirer aussi les foudres des scientifiques et des ONG qui luttent contre la pandémie du sida qui fait des ravages en Afrique particulièrement. Abstinence et fidélité avant tout ? Certes, et l'Islam nous l'enseigne, la «fidélité» est la meilleure protection, mais il est des situations, ne serait-ce que sur le plan de la «polygamie» qui est «tolérée par l'Islam», où, pour des raisons de santé, voire de bon sens, il convient de se protéger malgré tout. Ainsi, pour paraphraser un célèbre théologien algérien, «les pratiques contraceptives étaient connues des anciens Arabes et les docteurs de la loi musulmane considérant que l'Envoyé de Dieu ne les ayant pas déclarées illicites (harâm) durant la Révélation, celles-ci étaient admises en Droit musulman (fiqh)». Pourquoi Joseph Ratzinger a-t-il voulu traiter d'un sujet aussi complexe et qui plus est devrait lui être «étranger» puisqu'il est «interdit» aux prêtres, moines et surtout au pape de «procréer» et d'avoir des relations sexuelles ? Le proverbe ne dit-il pas avec bon sens que «chacun son métier, les vaches seront bien gardées» ? Benoît Sixtine a quand même voulu se racheter en Angola lors de sa messe dominicale sur la place Cimangola, de Luanda, quand il en a profité pour lancer un appel à la paix en Afrique. Mais il a également profité de cette assemblée de fidèles pour «exprimer sa vive douleur pour les deux victimes de la bousculade survenue la veille près du stade dos Coquieros» où deux jeunes filles avaient été piétinées par une foule trop nombreuse… Deux jeunes filles que le pape a «confiées à Jésus afin qu'il les accueille dans son règne». Deux jeunes filles angolaises dont on ne pourra pas dire qu'elles furent victimes du sida. Je pense que ces deux jeunes filles furent seulement rattrapées par leur foi…