Les travaux de la troisième session de la concertation du dialogue intermalien se sont ouverts hier à Alger avec la participation de l'Algérie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad, de la Mauritanie, de l'UA et de l'ONU. S'exprimant lors de la séance d'ouverture, le ministre des Affaires étrangères, Ramatane Lamamra, a mis en avant l'importance de faire valoir l'action pour favoriser le processus de paix dans le Nord du Mali. Soulignant l'intérêt que revêt la réunion d'Alger, Lamamra s'est réjoui de la tenue de cette rencontre dans les délais prévus. La session de concertation du dialogue intermalien se tient dans une conjoncture marquée par la signature, à Alger, de deux importants documents inhérents à la paix dans le Nord du Mali, à l'intégrité territoriale de la République du Mali et au dialogue inclusif entre les Maliens. Ainsi, le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) avaient signé une plateforme préliminaire dans laquelle il est mentionné l'engagement pour «le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali». D'autre part, un document portant «Déclaration d'Alger», avait été également avalisé par des Mouvements maliens qui affirment leur volonté d'œuvrer à la «consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue intermalien inclusif». Il s'agit du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). En outre, Lamamra qui a salué tous les efforts engagés au profit d'une paix définitive dans le Nord du Mali, a rappelé «les consultations exploratoires» menées par l'Algérie et ayant abouti à cette nouvelle étape dans le processus du dialogue intermalien et la réconciliation dans ce pays de la sous-région. De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, accompagné à l'occasion par ses collègues chargés respectivement de la Réconciliation nationale et de l'Action humanitaire, a réaffirmé l'engagement du président Ibrahim Boubacar Keita, pour la réinstauration de la paix et de la réconciliation à travers tout le pays. Diop a également rendu hommage à l'Algérie pour ses efforts en vue d'aider le Mali à parvenir à un règlement définitif et durable de la crise, saluant, à la même occasion, l'intérêt accordé par les autres partenaires (notamment les pays du Sahel) et la communauté internationale au processus de paix dans son pays. La situation au Nord Mali au centre des discussions Le Comité bilatéral stratégique algéro-malien a, lors de sa quatrième réunion sur le Nord Mali à Alger, abordé la situation qui prévaut dans la région, notamment après les évènements survenus à Kidal les 17 et 21 mai 2014 et leurs retombées aux plans sécuritaire, politique et humanitaire. Les deux parties ont rappelé «l'urgence d'accélérer le processus devant mener au dialogue intermalien inclusif de façon à permettre de jeter les bases d'une réconciliation véritable entre les Maliens, d'une paix, d'une sécurité et d'une stabilité durables dans le pays», souligne le communiqué du Comité bilatéral stratégique algéro-malien. Lors de la présentation du bilan des étapes du processus de consultations exploratoires, menées depuis janvier 2014, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, a fait état des résultats des consultations, qui ont repris le 5 juin, avec la participation des leaders de tous les mouvements du Nord du Mali, et qui ont abouti à l'adoption de «la déclaration d'Alger et de la plateforme préliminaire d'Alger en vue d'un dialogue intermalien inclusif». Enfin, à travers ces documents signés, «les six mouvements du Nord du Mali affirment leur volonté de s'engager dans un dialogue constructif avec les autorités maliennes afin de trouver une solution définitive à la crise malienne (…) par la prise en charge des revendications légitimes des populations s'inscrivant dans le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali», précise le communiqué. Les grands efforts d'Alger L'Algérie déploie de grands efforts de facilitation en réunissant à Alger plusieurs mouvements armés du Nord du Mali pour aboutir à une solution à la crise dans ce pays, meurtri, depuis 2012, par une guerre menaçant son intégrité territoriale. Depuis l'éclatement du conflit, l'Algérie, sollicitée par les autorités maliennes, a déployé tous ses efforts pour réunir les conditions «nécessaires» à un «dialogue inclusif» entre les différents mouvements du Nord et le gouvernement central à Bamako, en vue de rétablir la paix et la sécurité dans ce pays, fragilisé par un faible revenu. Alger est devenue une destination incontournable des responsables maliens et du continent dans la recherche d'une solution rapide et durable au conflit. Depuis mars 2012, le Mali, pays de 15 millions d'habitants, est pratiquement coupé en deux. C'est le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, qui avait demandé, lors de sa visite à Alger, en janvier, au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'aide de l'Algérie pour un dénouement de la crise malienne. Donnant un écho favorable à cet appel, l'Algérie a mené, depuis, une série de rencontres ayant pour objectif la reprise du processus des consultations exploratoires avec les différentes parties du Nord du Mali concernées par le conflit, pour créer les conditions propices au lancement d'un dialogue inclusif. Premier résultat : trois mouvements du Nord du Mali ont signé, samedi à Alger, une plateforme dans laquelle ils ont réaffirmé le «plein respect» de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali. Il s'agit du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), de la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et de la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) dont les représentants se sont rencontrés dans la perspective du lancement du dialogue intermalien inclusif pour mettre fin à la crise.