Il s'agit du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), de la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et de la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) dont les représentants se sont rencontrés en consultation, « dans la perspective du lancement du dialogue intermalien inclusif envisagé pour mettre fin à la crise multidimensionnelle qui sévit dans le Nord du Mali ». Ces rencontres s'inscrivaient dans le cadre de la reprise du processus des consultations exploratoires que l'Algérie mène depuis janvier 2014 avec les différentes parties du Nord du Mali concernées, en vue de créer les conditions propices au lancement du dialogue inclusif. La signature de cette plateforme préliminaire se voulait, pour les trois Mouvements concernés, une volonté de « hisser, à un niveau qualitativement supérieur, la contribution qu'ils apportent pour une prise en charge des revendications légitimes des populations du Nord du Mali, dans le respect de l'intégrité territoriale et de l'unité du Mali ». Ces Mouvements consignaient dans ce document « les lignes de conduite et d'action commune devant leur servir de base, dans le cadre de toute démarche visant la recherche d'une solution politique pacifique définitive à la crise du Nord avec le gouvernement malien ». Ils ont, ainsi, exprimé leurs « encouragements et leur soutien aux efforts de l'Algérie pour la consolidation de la dynamique de paix en cours dans la région », selon le ministère des Affaires étrangères. S'exprimant à l'issue de cette signature, les trois Mouvements ont qualifié de « succès » le processus visant à trouver une solution « définitive » à la crise dans le Nord du Mali, engagé sous les auspices de l'Algérie. « Je félicite le peuple algérien et les autorités algériennes pour l'ensemble des efforts consentis pour nous amener aujourd'hui à ce niveau », a ainsi, indiqué le représentant de la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), Harouna Toureh. Réagissant à cet évènement, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que l'Algérie, qui « se réjouit » de la signature du document par ces trois Mouvements, continuera à apporter un soutien « actif » à toute initiative qui favorisera la recherche d'une solution pacifique à la crise qui affecte le Nord du Mali. « L'Algérie ne peut que se réjouir de ce que les trois mouvements donnent ainsi la preuve de leur sagesse et de leur détermination à consolider les progrès enregistrés dans le processus d'harmonisation et de rapprochement des positions de négociations des mouvements du Nord du Mali », souligne le ministère. Le 9 juin dernier, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) avaient signé « la Déclaration d'Alger », à travers laquelle ils ont réaffirmé leur volonté d'œuvrer à la « consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue intermalien inclusif ». Le MAE avait, alors, estimé que ce dialogue intermalien visait à trouver une solution « définitive » à la crise que connaît la région Nord du Mali à travers « la prise en charge des revendications légitimes de la population locale dans le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale de ce pays ». Depuis l'éclatement du conflit au Mali, l'Algérie s'est attelée à déployer tous les efforts pour réunir les conditions nécessaires à un dialogue inclusif entre les différents Mouvements du Nord et le gouvernement central à Bamako, en vue de rétablir la paix et la sécurité dans ce pays. Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, avait demandé, lors de sa visite à Alger en janvier dernier, au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'aide de l'Algérie pour un dénouement heureux de la crise malienne. Il avait affirmé, en mai dernier, en recevant le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, alors en tournée dans la région, que les liens unissant l'Algérie et le Mali « sont tellement profonds qu'aucune conjoncture ne pourrait les remettre en cause », soulignant que l'Algérie avait « le souci permanent de refonder le tissu d'un Mali déchiré et lardé ». Aussi, au terme de la tenue du la 2e session du comité bilatéral stratégique algéro-malien en avril dernier à Alger, le Mali avait exprimé son « attachement » au rôle de l'Algérie dans le lancement et la réussite d'un dialogue intermalien inclusif dans les « meilleures conditions ». L'Algérie a « toujours répondu favorablement » à l'appel du Mali durant ces périodes de crise, avait souligné le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.