L'Iran et le Nigeria ont fait exception au déluge de buts qui s'abat sur le Brésil depuis le début du Mondial en signant lundi à Curitiba le premier match nul (0-0) de la compétition, un résultat aux airs de faux-pas pour les champions d'Afrique. Face à l'adversaire supposément le plus faible du groupe F, les Nigérians ont eu le ballon mais ils se sont heurtés à une équipe iranienne ultracompacte et qui a arraché un nul mérité à l'Arena da Baixada. Le public était venu pour voir des buts, grisé par le festival offensif déployé ces derniers jours ? Il n'a vu qu'un match physique, pauvre en occasions, que le Nigeria devait gagner et que l'Iran se réjouira sans doute de n'avoir pas perdu. C'est peu dire que les Super Eagles ne se sont pas rassurés sur leur état de forme avant d'affronter la Bosnie-Herzégovine puis l'Argentine de Lionel Messi, actuel leader de la poule après son succès contre les joueurs des Balkans (2-1). Pourtant, les Nigérians ont eu le ballon et auraient sans doute pu, avec un peu plus d'allant, ouvrir rapidement la marque par Ogenyi Onazi si ce dernier n'avait pas trop croisé sa frappe (9). Limité techniquement, l'Iran s'est longtemps contenté d'attendre dans son camp, avec le seul Reza Ghoochannejad envoyé au charbon en attaque. C'est d'ailleurs ce dernier qui a eu la meilleure occasion de la première période: sur un corner, il a placé une tête à bout portant que le gardien lillois Vincent Enyeama a repoussée d'une parade réflexe (35). Après le repos, les Nigérians se sont trop précipités et l'Iran a même commencé à croire au hold-up lorsque Ghoochannejad a adressé deux belles frappes qui ont frôlé le cadre (50, 63). Shola Ameobi (71, 90) ou Onazi (76) ont certes tenté d'arracher la victoire mais le Nigeria ne méritait sans doute pas mieux que ce nul, qui ravira le camp iranien venu au Brésil chercher des motifs de "fierté".