Tout le monde savait qu'il arriverait, tout le monde le redoutait aussi et c'est tombé sur Iran-Nigeria. (0-0), trop peu d'envie, trop peu d'action et une douloureuse sanction pour le Nigeria, qui repart de Curitiba avec des ambitions clairement revues à la baisse. Triste début. Quelle purge ! Et pas de bol pour les plus courageux qui s'étaient promis de s'enfiler les 64 matchs de ce Mondial, c'est tombé sur un match dénigré par les footix. Pas l'affiche la plus sexy de ce Mondial, certes, le match aura aussi et surtout été moins disproportionné que prévu. Pas forcément étonnant puisque s'affrontaient le 43e et le 44e du classement FIFA. Les appels dans le vent de Reza pour l'Iran, les passes latérales de Mikel pour le Nigeria, la première mi-temps pouvait difficilement offrir un spectacle plus terne, la deuxième encore plus soporifique n'aura jamais montré l'esprit de révolte espéré par des Super Eagles bien trop courts techniquement. L'Iran, son mini budget, ses 4 matchs amicaux en un an et ses maillots Ulhsport peuvent, eux, sourire, puisqu'ils auront été tout sauf ridicules. Presque un exploit. Reza, le centre d'un monde qui bouge Huit minutes de jeu. On n'aura donc pas dû attendre longtemps avant de prendre plaisir à voir qu'avec le Nigeria, Obi Mikel est un autre joueur. Malgré son numéro 10 sur le dos, il n'en devient pas un meneur de jeu pour autant. Non, le joueur de Chelsea reste un homme de basses besognes, plus récupérateur que constructeur. Toujours est-il que c'est lui qui met en lumière les premières lacunes d'une défense iranienne solide en un contre un, mais incapable de boucher les trous une fois que ça s'accélère vraiment. D'abord, sauvée par M. Carlos Vera pour une poussée d'Obi Mikel sur Haghighi, la Tim Mellipourra ensuite comptait sur un triple rideau bien épais que le seul Ghoochannejhad (Reza pour les intimes) tentera - avec succès - d'affiner quelque peu. Pour le même prix, son joli coup de casque aurait d'ailleurs pu rapporter gros à Carlos Queiroz et les siens. Il n'en sera peut-être rien, mais il n'en fallait pas plus pour dérégler la jeune machine conçue par Big Boss Keshi. Le doute s'installe, les vilaines frappes et les contrôles foireux de Moses aussi. Le Nigeria vacille et c'est l'Iran qui se met tout doucement à y croire. Dur dur d'être un loser Des changements c'est bien, mais ça ne fait pas tout. Il aurait en fait fallu beaucoup plus que l'entrée en jeu de la grande carcasse de Shola Ameobi pour bousculer sérieusement l'arrière-garde iranienne. Oubliées les envolées de la fin de première mi-temps, les Iraniens réattaquent la seconde repliés comme jamais. A onze derrière, mais prêts à saisir la moindre erreur de l'adversaire. Une tactique pas si frileuse finalement. Pourtant, et si les approximations nigerianes ne manquent pas, les hommes de Queiroz ne parviennent pas à sortir la tête de l'eau. Du moins pas pendant plus d'une ou deux minutes. Pas un drame en soi, puisqu'avec ce nul l'Iran fait le plein de confiance avant de jouer l'Argentine samedi prochain. Mais une petite désillusion quand même au vu du piètre niveau de jeu déployé par le Nigeria. Les Super Eagles peuvent déjà entrevoir la suite de leur compétition avec de gros doutes. La seule bonne nouvelle en fait, c'est qu'ils auront finalement pu repartir avec le maillot de leur bourreau. Un geste pas si anodin suite aux dernières déclarations du président de la Fédération iranienne, mais une pièce de collection qu'ils ne garderont pas pour autant dans leur cœur.