Entrant dans le cadre du projet de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme intitulé «Observatoire des procès, pour un procès équitable», le Centre de documentation en droits de l'homme (CDDH), affilié à la LADDH (bureau de Béjaïa), a organisé, hier, un séminaire de formation des observateurs de procès, au niveau de son siège, situé au centre-ville. Soutenu par la Commission européenne et le CCFD France, ce séminaire, animé par Me Boudina Boualem, avocat au barreau de Béjaïa et agréé à la Cour suprême et au Conseil d'Etat, vise à équiper les participants, à savoir des militants des droits de l'homme, des animateurs de la société civile, des journalistes, des professionnels du droit (avocats, juristes, notaires et huissiers de justice), en connaissances utiles et en outils leur permettant d'observer un procès judiciaire. «Il y a des droits élémentaires accordés par la loi aux personnes arrêtées et accusées dans différentes affaires. Pour qu'il y ait un procès équitable, il faut d'abord informer ces personnes de leurs droits», a indiqué le conférencier, pour qui, l'observation d'un procès débute au moment de l'arrestation du présumé. «Observer le déroulement d'un procès commence déjà à l'instant de l'arrestation de l'individu. Les observateurs doivent s'assurer que la personne arrêtée a été informée aussitôt de ses droits, tel que le droit d'informer sa famille, son avocat et d'effectuer une visite médicale», a-t-il expliqué. En Algérie, l'article 45 bis de la Constitution, qui consacre l'équité du procès, est parfois bafoué, affirme l'orateur. Ainsi, promulguer des lois pour consacrer l'équité du procès est insuffisant, il faut une application sur le terrain pour prouver nos bonnes intentions», a-t-il soutenu. Par ailleurs, intervenant lors du débat qui a suivi la conférence, les animateurs de la société civile sont convenus à ne pas parler d'un procès équitable tant que l'indépendance de la justice n'est pas garantie.