Près de 1.400 personnes ont trouvé la mort et 960 autres ont été blessées dans les violences faisant rage en République centrafricaine depuis décembre 2013, a indiqué samedi la Croix-Rouge implantée dans le pays. "Nous travaillons dans des conditions très difficiles, sous la menace des groupes armés", a déclaré le président de la Croix-Rouge centrafricaine, Antoine Mbao Bogo, lors d'un point de presse au siège de l'organisation à Bangui. La capitale a connu ces derniers jours une flambée de violences qui a fait près d'une trentaine de morts. Des affrontements ont éclaté entre des groupes armés, opposant notamment des miliciens anti-balaka, majoritairement chrétiens, et des pillards à des musulmans (qui fuient massivement le pays). Mbao Bogo a indiqué que la Croix-Rouge avait perdu un volontaire il y a trois semaines, abattu à son domicile par des hommes armés encore non identifiés. "Six autres volontaires ont été attaqués vendredi et dépossédés de leurs téléphones portables par des hommes armés près du marché de KM5, alors qu'ils allaient assister les victimes de l'explosion d'une grenade", a-t-il déploré. "Si la violence sur les volontaires et cadres persiste, la Croix-Rouge centrafricaine se verra dans l'obligation de suspendre ses activités de ramassage de corps", a déclaré Mbao Bogo. Le président de la Croix-Rouge centrafricaine a aussi dénoncé le manque de moyens roulants (dont une ambulance) pour faciliter ce travail. L'ancienne colonie française est livrée au chaos le plus total depuis un an et traverse une crise humanitaire sans précédent avec près d'un million de déplacés fuyant les violences. Ces violences ont provoqué un exode des musulmans de régions entières du pays. Pour ceux qui restent, la situation est "insupportable", avait dénoncé il y a quelques jours de cela, Peter Bouckaert, directeur Urgences de l'ONG Human Rights Watch.