La présidente centrafricaine de transition vient d'affirmer vouloir «aller en guerre» contre les milices d'autodéfense anti-Balaka, coupables de nombreuses exactions dans le pays, en particulier envers la communauté musulmane devenue la cible de pillages et de lynchages quotidiens. «Les anti-Balaka, on va aller en guerre contre eux. (Ils) pensent que parce que je suis une femme je suis faible. Mais maintenant les anti-Balaka qui voudront tuer seront traqués», a déclaré Catherine Samba Panza en sango, la langue nationale, devant les habitants de Mbaïki (80 km au sud-ouest de Bangui), lors d'une visite en compagnie du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Apparus comme des milices luttant contre la rébellion Séléka, à dominante musulmane, qui avait pris le pouvoir en mars 2013 et qui persécutait la communauté chrétienne, les anti-Balaka, majoritairement chrétiens, ont rapidement semé la terreur dans Bangui et en province. Après le départ du président Michel Djotodia, contraint à la démission le 10 janvier dernier, et le désarmement et le cantonnement des miliciens Séléka mené par les soldats français de l'opération Sangaris, les anti-Balaka s'en sont pris systématiquement aux civils musulmans, multipliant lynchages et pillages.