Boualem Chachoua est très connu dans le milieu du basket-ball, il a fait les beaux jours de l'équipe nationale en qualité de joueur, il a eu aussi à assurer les fonctions de président de l'instance suprême de la discipline en Algérie dans les années 1990. Docteur de son état, il revient à la charge pour s'occuper de la base, son cheval de bataille. Pouvez-vous nous parler de votre retour à la tête de la fédération et des problèmes rencontrés jusque-là ? Il faut dire que je ne me suis jamais complètement retiré du milieu du basket-ball. Je suivais de près son évolution, même si mes obligations professionnelles ne me permettaient pas de m'y investir. Pour revenir à la deuxième partie de votre question, je dirai qu'il existe des problèmes, comme dans les autres fédérations, mais il n'y a rien d'insurmontable. Il suffit de s'y mettre, on est là pour les résoudre. Ne pensez-vous pas que le basket chez nous a quelque peu régressé, depuis la fameuse participation de notre élite au Mondial des Etats-Unis ? Je ne peux évaluer le niveau entre les deux époques, mais s'il y a régression, cela est dû probablement au relâchement constaté au niveau des associations qui n'arrivent pas à suivre l'évolution. Comment cela ? Le travail à la base constitue la clé de voûte de la réussite dans ce domaine, c'est la meilleure stratégie pour développer la discipline. Maintenant, si les responsables au niveau des clubs ne s'occupent que des seniors, comme c'est malheureusement le cas actuellement, il va sans dire qu'on va à notre perte. Justement, quel est votre plan de redressement pour les quatre années à venir ? Mon plan de travail est axé sur le développement. Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire que notre salut viendra de la formation, c'est pour cela que l'on doit s'occuper prioritairement de la base. Ce sera mon cheval de bataille. Comment comptez-vous vous y prendre ? Nous ne pouvons développer le basket-ball sans s'occuper concrètement de la base et de la formation, c'est-à-dire offrir tous les moyens aux petites catégories afin de mieux entrevoir l'avenir. Cela passe par la vulgarisation de la discipline au niveau des écoles, des entreprises… Il y a des gens qui se plaignent du manque de moyens, nous allons dans un premier temps les aider financièrement. Nous comptons relancer les fameux critériums régionaux et nationaux, une manière pour nous de contrôler les clubs ainsi que le travail effectué au niveau des petites catégories. Il y a aussi le problème des infrastructures qu'il faudra gérer… Là aussi, le problème est récurrent. L'Etat devra s'impliquer davantage dans ce domaine, il faut un minimum de moyens sur ce plan. Il existe des terrains en Algérie qui sont soit abandonnés soit dans un état lamentable. Il faut tout faire pour les réhabiliter, c'est un minimum pour que les gens puissent activer. Sans oublier que le basket-ball moderne se pratique aujourd'hui sur du plancher. Pour faire progresser nos jeunes on doit leur garantir les commodités dont disposent tous les basketteurs du monde entier. Récemment, des entraîneurs américains sont venus en Algérie apporter leur contribution au développement du basket-ball en Algérie, notamment au sein des petites catégories, quel est votre avis sur cette expérience ? C'est une opération qui a débuté en 2006 avec un premier regroupement en Algérie suivi par un autre à Indianapolis (USA) en 2007 pour prendre fin en Algérie (Alger et Ouargla) en février-mars 2009. C'est une excellente initiative initiée par l'ancien bureau, laquelle a permis à des entraîneurs des quatre coins du pays de bénéficier de connaissances dans ce domaine. Cette opération nous permettra aussi d'organiser prochainement un tournoi à Alger qui regroupera de jeunes basketteurs de tout le pays. Ce sera un test révélateur qui ponctuera le travail accompli sous l'égide des Américains.