La Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH) émet des réserves sur l'inscription de la réconciliation nationale comme constante nationale dans le projet portant révision de la Constitution, a indiqué mercredi à Alger son président, Mokhtar Bensaïd. "La charte pour la paix et la réconciliation nationale a été adoptée par voie référendaire, il est donc inutile de l'inscrire comme constante nationale dans le préambule du projet de Constitution", a indiqué M. Bensaïd à l'issue de sa rencontre avec le ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Il a indiqué, par ailleurs, que la LADH a proposé plusieurs amendements sur diverses questions lors de la rencontre avec M. Ouyahia, qui mène les consultations sur la révision de la Constitution depuis le début du mois de juin, citant notamment, la limitation des mandats présidentiels et la séparation des pouvoirs. A ce propos, M. Bensaïd a relevé que "la durée du mandat présidentiel doit être définie dans la Constitution et fixée à cinq années renouvelables une seule fois", soulignant, en outre, la nécessité de séparer entre les pouvoirs exécutif, législatif et juridique, afin, a-t-il dit "d'éviter une éventuelle domination du pouvoir exécutif et d'assurer un équilibre entre les trois pouvoirs". Il a aussi plaidé pour le remplacement du Conseil constitutionnel par une Cour constitutionnelle dont le président doit être élu pour un seul mandat d'une durée allant entre cinq à neuf années. Le président de la LADH a aussi appelé à la constitutionnalisation du Conseil supérieur de la magistrature comme étant une "institution indépendante". M. Bensaïd a relevé que parmi les propositions d'amendement de la LADH figuraient la constitutionnalisation des droits de la défense, des mécanismes à même de garantir une justice équitable ainsi que d'autres qui concernent la lutte contre la corruption, la protection de l'environnement et l'économie du pays. La LADH propose aussi, selon son président, la constitutionnalisation d'une instance supérieure indépendante chargée de la préparation et de la supervision des élections et ce, dans un souci de transparence, ainsi qu'une institution pour le développement durable. Par ailleurs, M. Bensaïd a appelé à la tenue d'une rencontre nationale autour de la révision de la Constitution qui regroupera toutes les tendances politiques car, a-t-il souligné, "c'est l'intérêt général de l'Algérie qui prime avant toute chose, en dépit de la différence des avis et des positions".