L'Algérie y est ! Rapidement menés au score, les Fennecs se sont débattus pour rejoindre leur adversaire au tableau d'affichage et ainsi rallier les huitièmes. Et qu'importe l'armada allemande qui se profile : la fête est déjà belle. La semaine dernière, ils avaient résonné jusque tard dans la pénombre dominicale. 5 fois pour être précis. 4 pour les buts, 1 pour la victoire finale. Déchirant les tympans les plus sensibles, courrouçant les forçats du lundi matin, les klaxons avaient envahi les ondes de nombreuses villes et patelins de l'Hexagone. Pourtant à 22h06, ces mêmes contrées sont restées silencieuses. De l'autre côté du globe, à Curitiba, un coup de tête vient de figer le temps. Au milieu de la surface, Alexander Kokorin s'est élevé pour placer le cuir dans la lucarne. Propre et net. Le match ne fait que débuter mais les craintes sont déjà palpables. Son destin entre les mains, l'équipe de Vahid Halilodzic vient de griller une première cartouche dans sa quête de 8e de finale. Dès lors, l'Algérie a besoin d'un but. Le genre de but qui essuie les larmes pour faire place à l'émotion d'une victoire. Et rugir les klaxons. L'algérie à l'offensive Au coup d'envoi, l'équation est pourtant simple : un nul suffit à l'Algérie pour rallier le tour suivant. Mais, contrariant se réputation d'entraineur frileux, coach Vahid a décidé de jouer la gagne en reconduisant les Fennecs victorieux face à la Corée du Sud. Une décision courageuse, d'autant que la Russie a besoin d'attaquer pour s'assurer le 2e strapontin de la poule H. Heurté, le début de rencontre témoigne ainsi des intentions des deux équipes. A la lutte pour le moindre ballon, Algériens comme Russes se livrent un rude combat duquel ne sort pas indemne Sofiane Feghouli. Le crâne fendu par son coéquipier Carl Medjani, le milieu part se faire bander sur le bord de la touche. Et c'est impuissant qu'il doit assister à cette ouverture du score prématurée. Pourtant, la bête blessée est loin de rendre les armes. Vive et impliquée, la sélection algérienne ne veut pas se faire subtiliser son destin. Installés dans le camp adverse, Feghouli et ses coéquipiers dribblent, combinent, frappent. Mais sans la réussite qui accompagne les grandes épopées. Au coeur de la nuit, Slimani D'autant qu'en face, la Russie joue la gagne à sa façon. Animée par ce but d'avance, la sélection de Capello procède en contre-attaque. Et plutôt bien. Kerzhakov affole une arrière garde bienlight en raison des offensives. A la 46e minute, Samedov a même l'occasion de mettre à l'abri son pays mais M'Bholi, sorti à la seconde près, en décide autrement. Qu'importe pour la Russie. Car de l'autre côté, ni Slimani de la tête (29e, 41e) ou Brahimi (27e) des vingts mètres ne parviennent à braquer le coffre gardé par le portier russe. Jusqu'à la 60e minute. Excentré sur son côté gauche, Djabou se débat dans les jambes de Kozlov et obtient un coup franc. Brahimi règle la mire sur le second poteau et la tête de Slimani. Au bout du crâne de ce dernier, la délivrance. Akinfeev parti à la pêche, l'attaquant du Sporting Portugal place le cuir dans les ficelles. Ce but, si longtemps espéré, ne met pas fin à l'asphyxie générale. 30 minutes durant, la Russie, agonisante, jette ses dernières forces dans une bataille pour la survie, la gloire et l'histoire. Mais il était écrit que l'Algérie sortirait vainqueur de ce combat. Il est 23h54. Jusqu'alors paisible et chaude, la nuit sort de sa torpeur et le silence se brise. Oui, les klaxons sont de retour. Et tant pis pour ceux qui bossent demain.