Désormais, la carte de retrait CCP, lancée par Algérie Poste, est valable durant quatre ans, soit le double de sa durée de validité depuis son lancement il y a un peu plus de deux ans, en janvier 2007 plus exactement. C'est ce qu'on apprend d'Algérie Poste qui procède ces jours-ci au renouvellement des anciennes cartes. Et ce qui retient l'attention justement à propos de ce nouvel outil de retrait d'argent, c'est qu'il est loin de susciter l'intérêt escompté de la part des usagers. Ces derniers semblent, du moins dans leur quasi majorité, nostalgiques du fameux carnet de chèques dont ils continuent à faire usage. Et pour cause. Sur les 5,8 millions de cartes confectionnées, un million d'unités n'ont pas été retirées par leurs titulaires alors que 1,4 million autres unités n'ont jamais été utilisées quoiqu'ils les aient retirées. Un état des lieux dont, d'ailleurs, on a pris le soin de tenir compte au niveau d'Algérie Poste dans l'opération de renouvellement de ces cartes. La priorité est désormais donnée dans une première étape aux usagers de la carte, et les titulaires qui n'en ont jamais fait usage en second lieu. Intervient enfin la catégorie des clients, nombreux, qui n'ont pas daigné retirer leur carte. Au premier trimestre en cours, pas moins de 93 000 nouvelles cartes sont en cours de renouvellement avec, donc, une durée de validité doublée, puisque la nouvelle carte pouvant être utilisée durant quatre années. Pour percer le mystère du manque d'engouement des titulaires de comptes CCP à l'endroit de cette nouvelle carte qui, pourtant, assure rapidité et sécurité dans l'opération de retrait d'argent, quoi de mieux indiqué que de prendre attache avec les intéressés eux-mêmes. Un vieux retraité accosté à l'agence postale de Dély Brahim affirme encore préférer l'usage de son chéquier, quoique, nous dira-t-il, «je possède ma carte de retrait que je n'ai jamais utilisée. Pour une fois que j'en ai fait usage, j'ai eu un problème puisque je n'ai pu empocher mon agent», affirmera-t-il. Son compagnon du jour, un fonctionnaire de l'éducation, abonde dans le même sens, mais avec d'autres arguments. «C'est simplement par habitude que je continue à utiliser le chèque qui ne me quitte jamais», dira-t-il. Et puis, enchaînera-t-il, «le chèque permet d'empocher la somme voulue, contrairement à la carte, surtout quand la machine tombe en panne ou manque de billets de banque». Un avis tout à fait opposé est avancé par un agent des services des impôts qui affirme avoir définitivement abandonné le chèque depuis deux ans. Pour lui, la carte de retrait présente, pour celui qui sait en faire usage, ce qui n'est pas le cas, précisera-t-il, plusieurs avantages, dont notamment le retrait à tout moment et à tout endroit ou presque, que ce soit au niveau des agences postales ou succursales bancaires. Il m'est arrivé de retirer mon argent d'un distributeur installé dans une banque près de chez moi, appuiera-t-il son avis. Usage excessif du chèque de secours En plus de la non-utilisation de la fameuse carte de retrait, les clients d'Algérie Poste recourent de plus en plus au chèque de secours. Censé être délivré dans des cas de force majeure, oubli ou autre raison recevable, c'est-à-dire exceptionnellement, ce chèque est devenu une règle chez d'usagers qui arguent de la lenteur observée dans la réception de nouveaux chéquiers. A ce sujet, au niveau d'Algérie Poste, on pense de plus en plus à limiter le recours à ce chèque, source de dangers de détournements et de tracasseries qu'il présente. A plus forte raison, affirme-t-on de même source, que l'acquisition d'un nouveau carnet de chèques est plus rapide qu'auparavant.