Fière de son parcours sans faute au Mondial, la Colombie n'a aucune intention de se présenter en victime expiatoire du Brésil, vendredi à Fortaleza, en quart de finale. "Peur? non. Du respect oui, parce que c'est le Brésil, le pays organisateur, à cause de ses joueurs, de ses entraîneurs et pour tout ce que représente le Brésil", résume le milieu de terrain Carlos Sanchez lors d'une conférence de presse à Cotia, le camp de base des "Cafeteros", à une quarantaine de kilomètres de Sao Paulo. Sortis premiers de leur groupe avec trois victoires sur la Grèce, la Côte d'Ivoire et le Japon, les Colombiens ont de nouveau séduit (2-0) en huitième face à des Uruguayens dépassés par la vitesse des Rodriguez, Cuadrado, Zuniga et Armero. Depuis le début de la compétition, ce sont les "Cafeteros" qui pratiquent le "jogo bonito" (beau jeu) et non des Brésiliens souvent laborieux, comme dans leur huitième de finale gagné aux tirs au but face au Chili. Mais Sanchez, surnommé "le roc", refuse de tirer des conclusions hâtives des hésitations brésiliennes. "Si le Brésil est là, c'est qu'il a obtenu les résultats qu'il fallait. Qu'ils n'aient pas été les meilleurs aux yeux des gens, c'est possible, mais s'ils sont là c'est bien pour quelque chose", a-t-il dit. Comme un rêve Sanchez ne veut pas non plus se laisser obnubiler par Neymar. "C'est une star mondiale, mais ce serait manquer de respect (à l'équipe) de ne parler que de lui. Cette sélection du Brésil a beaucoup de vedettes, c'est donc de l'équipe brésilienne que je veux parler et pas seulement de Neymar. D'ailleurs, pour ma part, il va falloir que je marque tout le monde à cause de la position que je tiens sur le terrain. Ce sera une lutte contre tous, pas seulement contre Neymar", a ajouté le milieu de terrain. Et d'ailleurs, la Colombie aussi a ses étoiles montantes. "Nous tombons sur un rival très dur, une équipe du Brésil qui possède de grands joueurs, mais eux aussi doivent penser que nous avons de grands joueurs", a souligné le N.10 James Rodriguez, meilleur buteur du Mondial avec cinq buts, dont un sublime face aux Uruguayens. "Nous avons les armes", assure Sanchez, qui joue à Elche en Espagne. "Nous avons nos chances de poursuivre l'aventure. Nous pouvons faire mal à n'importe quelle équipe. Nous allons tout donner contre le Brésil", assure-t-il. Même espérance chez son coéquipier Carlos Valdes. "Nous savons que nous affrontons un adversaire difficile, la sélection qui pour beaucoup de gens est la favorite, mais ce que nous avons fait jusqu'ici, le travail que nous avons effectué et les bons moments que sont en train de vivre les joueurs nous ont donné confiance", a-t-il dit. "Tout a commencé comme un rêve, comme une grande aventure, mais aujourd'hui, tout en gardant les pieds sur terre, nous sommes très contents de pouvoir dire que nous avons de bonnes possibilités (d'aller plus loin)", a-t-il ajouté.