L'armée nigériane a annoncé samedi avoir tué 53 insurgés islamistes et avoir perdu six hommes dans des affrontements en représailles à une attaque à Damboa, ville située dans le nord-est du Nigeria. Cette région est prise pour cible quasi quotidiennement par la secte Boko Haram. Les islamistes ont commencé par lancer une attaque contre une caserne et le commissariat de police de cette ville de l'Etat de Borno vendredi soir, ce qui a entraîné une riposte de l'armée, a expliqué un porte-parole des armées, dans un communiqué. "53 terroristes ont été tués (...) et au total, cinq soldats et un gradé ont également été tués", selon le communiqué. D'après des témoins interrogés au téléphone, les insurgés étaient nombreux et très lourdement armés, et sont arrivés à bord de quatre blindés saisis par la suite par l'armée. Les témoins estiment que le bilan est sans doute plus lourd tant du côté des civils que des militaires. Moitié de la ville brûlée "La moitié de Damboa a été brûlée, dont le commissariat de police, les gens fuient la ville", a rapporté un habitant sous couvert d'anonymat, une information qui fait écho à d'autres témoignages. L'armée nigériane, très critiquée pour son impuissance face à l'insurrection sanglante du groupe islamiste armé Boko Haram, a tendance a faire état d'un bilan exagéré des morts du côté des insurgés et à minimiser les pertes civiles. Le communiqué fait aussi état d'un attentat-suicide à Konduga, également dans l'Etat de Borno, qui a fait quatre morts outre son auteur vendredi. "Un kamikaze a foncé dans un checkpoint à bord d'une Golf, trouvant la mort et causant celle d'un policier et de trois membres d'une milice locale", a dit le porte-parole de l'armée. Les islamistes sont accusés d'avoir tué des milliers de personnes depuis 2009. Mais depuis le début de l'année, leurs actions se sont multipliées, et ont causé la mort de plus de 2500 personnes, selon des estimations de défenseurs des droits de l'homme.