Longtemps silencieux, le diabète est la première cause de cécité avant 50 ans et est responsable de 10 000 amputations par an. Pourtant, moins d'un patient sur deux fait régulièrement surveiller ses yeux et moins d'un sur cinq ses pieds… Pour évitez le pire, voici quelques gestes quotidiens. Plus que jamais, tout diabétique peut avoir une vie active, autonome et épanouie à condition que sa maladie soit diagnostiquée tôt et traitée correctement. Il peut alors éviter l'évolution vers le stade dramatique des complications (cécité, amputation, insuffisance rénale...). -Régime alimentaire et médicaments -Lorsqu'un régime alimentaire et la pratique d'un exercice physique régulier ne suffit pas à contrôler la glycémie, des traitements à base d'insuline sont indiqués. En attendant la mise au point de nouvelles armes thérapeutiques, cette hormone est la clé d'un équilibre de la glycémie. - Protéger les personnes prédisposées La phase de «pré-diabète»du type 1 pourrait dans l'avenir être identifiée par des marqueurs de l'activation du système immunitaire, permettant donc de repérer à l'avance les sujets à risque. On pourrait tenter alors d'enrayer le processus d'autodestruction de leur pancréas en leur administrant un traitement non toxique qui reste à inventer, «gelant» l'agressivité du système immunitaire. -Pour le diabète de type 2, maladie sans douleur qui se développe «à bas bruit», le retard du diagnostic peut être important, ce qui favorise la survenue des complications invalidantes. L'absence de symptômes gênants n'incite malheureusement pas le patient à se soigner. La prévention demeure donc difficile. L'individu qui a un excès de sucre dans le sang est invité par son médecin à modifier ses habitudes alimentaires et à pratiquer une activité physique régulière. -Ceci est parfois vécu comme une privation et une contrainte, sans bénéfice évident. Bien qu'il soit en partie familial, il n'y a pas de «fatalité» : le risque génétique de diabète peut être gommé par des parents responsables qui donnent le goût du sport à leurs enfants dès leur plus jeune âge et veillent à ce qu'ils n'aient pas de surpoids en les sensibilisant à une alimentation équilibrée. Dans l'avenir, la recherche des gènes de prédisposition dans les familles de diabétiques de type 2 pourra indiquer les sujets à risques. - La clé de la réussite En 1993, une étude américaine a apporté la preuve irréfutable de l'importance de l'équilibre de la glycémie dans le traitement du diabète de type 1. Elle a démontré que des patients qui contrôlent leur glycémie 4 fois par jour et qui s'injectent 3 fois par jour des doses adaptées d'insuline ont beaucoup moins de risques de lésions rétiniennes, de maladie du rein ou de lésions au niveau des nerfs des jambes que des patients qui suivent un traitement conventionnel avec seulement 1 à 2 injections et 1 seul contrôle de la glycémie par jour. De grandes études ont également été réalisées pour le diabète de type 2, démontrant que l'amélioration de la glycémie, mais aussi du cholestérol et de la tension, permettent d'éviter les complications. - Gérer les inévitables hypoglycémies Un diabétique traité par l'insuline (et parfois certains comprimés) doit savoir composer avec ses hypoglycémies, qui en cas de crise extrême peuvent conduire au coma. L'insuffisance de glucose dans le sang peut résulter d'un mauvais dosage de l'insuline, d'un effort physique non prévu, d'un repas sauté, etc. -Aux premiers signes («creux» à l'estomac, fringale, fatigue, sueurs, palpitations, vomissements, vertiges, crampes, troubles de l'équilibre, fourmillements à l'extrémité des membres), le diabétique doit si possible mesurer sa glycémie et ingérer du sucre. -Le traitement est surtout préventif : le diabétique doit savoir adapter ses doses d'insuline en fonction de son alimentation, de son activité physique et des dosages quotidiens de sa glycémie au bout du doigt.