Le secteur protégé de la vieille Casbah de Dellys (75 km à l'Est de Boumerdes) englobe près de 200 bâtisses, en majorité des habitations de particuliers remontant à l'époque Ottomane, dont l'état de dégradation nécessite un travail de restauration, a indiqué le président de l'Assemblée populaire de cette commune. "Ces habitations, dont une partie a été laissée en abandon par leurs propriétaires, menacent ruine, car les services concernés sont dans l'incapacité d'entreprendre une mesure à leur profit, à cause des oppositions de certains propriétaires, ajoutées à des différends entre les héritiers", a expliqué M. Zerouali Rabah. C'est pourquoi cet édile a lancé un appel en direction des autorités concernées en vue de la prise de procédures légales pour le transfert de la propriété de ces bâtisses vers le domaine de l'Etat, pour leur prise en charge au titre du Plan permanent de préservation et restauration de la vieille Casbah de Dellys. Il a exprimé, dans ce sens, la "disponibilité" de sa commune à organiser une rencontre entre les concernés et les services de la tutelle, pour trouver la "solution indiquée à ce problème" qui hypothèque la mise en œuvre de la troisième et dernière phase du plan de restauration. Plus de six années pour la mise au point du Plan permanent de préservation et de restauration de la vieille Casbah de Dellys La mise au point du Plan permanent de préservation et de restauration de la Casbah de Dellys, réparti en trois phases principales a nécessité plus de six années de travail et de réflexion. Le lancement de sa réalisation ayant eu lieu en 2007. La première phase, achevée en 2009, a préconisé la réalisation de "travaux d'urgence", représentés, entre autres, par l'enlèvement des gravats, le classement des pièces lithiques éparpillées au sein du périmètre, et la remise de celles demeurées en bon état à leurs places initiales, en plus du confortement des constructions menaçant ruine. La deuxième phase, engagée en 2010, a porté sur des "analyses historiques et typologiques" des vestiges et constructions de cette antique casbah, et l'élaboration de l'avant-projet du Plan permanent de préservation et restauration de la Casbah de Dellys. Quant à la 3ème et dernière phase du plan, son intérêt réside dans le fait qu'elle constitue "un outil juridique et urbanistique", mis à la disposition de la commune, pour "l'organisation de tout acte de bâtir ou d'équipement à l'intérieur de ce périmètre urbain, afin d'en préserver l'authenticité et le cachet architectural", selon le bureau d'études qui en a eu la charge. La mise au point de ce plan a nécessité une enveloppe globale de 256 millions de DA, tandis que les travaux d'urgence ont coûté 100 millions de DA, selon la direction de la culture de la wilaya. Attente pour la mise en œuvre du Plan Les habitants de Dellys, particulièrement les associations locales culturelles versées dans le domaine du patrimoine, attendent avec impatience l'entrée en application du Plan permanent de préservation et restauration de l'antique Casbah de cette ville, suite à son approbation par le Gouvernement. "Avant cette mise en œuvre tant attendue, il sera procédé à la création d'une antenne de l'Agence nationale des secteurs sauvegardés, qui sera chargée du suivi, de l'orientation et de l'accompagnement de tous les travaux d'aménagement, de restauration et d'urbanisation à réaliser au sein de ce secteur", a précisé la même source. Au titre du parachèvement des procédures de mise en œuvre du Plan, "une enquête publique" avait été ouverte, en vue de l'enregistrement de toutes les observations et propositions de la société civile et des propriétaires fonciers au sein de ce secteur protégé, sur ce Plan, conformément à la réglementation en vigueur. La vieille ville de Dellys : une cité historique gâtée par mère nature En dépit de la patine du temps et des séquelles irréversibles laissées par l'homme, la Casbah de Dellys a su garder un cachet atypique, forgé par un passé glorieux associé à une beauté naturelle exceptionnelle. Plus que tout ça, cette belle ville, nichée à 400 mètres au-dessus de la mer et naturellement protégée contre les courants marins et les vents d'Ouest par un vieux port turc, est traversée par la RN24 sur toute sa longueur. Il n'en demeure pas moins que le visiteur de Dellys est irrésistiblement happé par la multitude de vestiges historiques encore visibles dans les dédales de sa Casbah et de ses ruelles, s'étalant sur un périmètre de près de 1.200 ha. Le vieux port, la vieille mosquée du centre ville, le tombeau de Sidi El-Harfi et le mur d'enceinte, constituent autant d'attractions sur lesquelles peuvent se fixer, encore de nos jours, les yeux de visiteurs avertis. Cette vieille cité, qui a aujourd'hui perdu un peu de son lustre, est limitée au nord par un lycée technique, au sud par le siège de la mairie, à l'est par le port, à l'ouest par le tombeau de Sidi Mansour, au nord-ouest par la porte des jardins (Bab Al Bassatine), et au sud-est par Bab Lakbayil. Selon une disposition réglementaire de septembre 2007 portant sur la création du secteur protégé de la casbah de Dellys, celle-ci est délimitée par l'Oued Tiza à l'est, le siège de la brigade de la Gendarmerie nationale à l'ouest, le port de Dellys au nord, et la forêt Bouarbi au sud.