Près d'une cinquantaine de personnes ont été tuées en une semaine de combats entre milices rivales pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli en Libye, pays en proie à une crise politique et sécuritaire et source d'inquiétude pour l'Union africaine (UA) qui a lancé un appel au dialogue. Ces violents combats entre milices rivales qui s'affrontent depuis une semaine pour le contrôle de l'aéroport ont fait jusqu'à samedi soir au moins 47 morts et 120 blessés, a déclaré le porte-parole du ministère libyen de la Santé Mohamed Abderrahman. L'aéroport de Tripoli est fermé depuis le début, le 13 juillet, d'une attaque menée par une alliance de milices islamistes et misraties dans le but de chasser des brigades de Zenten de l'aéroport qu'elles contrôlent depuis 2011 tout comme plusieurs autres sites militaires et civils dans le sud de la capitale. L'aéroport a été endommagé par les combats et plus d'une dizaine d'avions libyens ont été touchés sur le tarmac. Les combats font craindre un élargissement du conflit à d'autres régions du pays qui peinent à se stabiliser trois ans après la chute du régime de Maâmar El Gueddafi. Des milices qui se disputent l'aéroport contrôlé depuis 2011 par des brigades de la ville de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli), considérées comme le bras armé du courant libéral, ont reçu jeudi dernier le soutien des puissantes brigades de la ville de Misrata (200 km à l'est de Tripoli). Face à la recrudescence des violences dans son pays, le ministre libyen des Affaires étrangères Mohamed Abdelaziz avait demandé l'aide de l'ONU pour former les forces de sécurité de son pays afin qu'elles puissent assurer la sécurité des infrastructures essentielles, notamment les aéroports et les installations pétrolières. L'UA appelle au dialogue L'envoyé spécial de l'Union africaine (UA) pour la Libye, Deleita Mohamed Deleita a lancé dimanche à Alger un appel pour l'instauration d'un dialogue en Libye en vue de mettre fin au conflit et arriver à réaliser la paix dans ce pays. "Je lance un appel pour qu'un dialogue s'instaure pour arriver à la paix et que les frères libyens puissent réfléchir chacun pour le bien de la Libye et mettre fin au conflit qui est en train de créer un sérieux problème pour le peuple libyen", a indiqué M. Deleita à l'issue d'un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Il a ajouté qu'il était en Algérie pour avoir des consultations, la vision de M. Lamamra et la position de l'Algérie, dans le cadre d'une tournée dans les pays voisins de la Libye. L'Algérie, a-t-il souligné, va présider le comité chargé des affaires sécuritaires et militaires "et c'est le comité le plus important, qui concerne notamment les problèmes des frontières. C'est au niveau de ce contexte que je suis venu ici", a-t-il poursuivi. Les ministres des Affaires étrangères des Etats voisins de la Libye avaient tenu une réunion la semaine dernière à Hammamet (Tunisie) à l'issue de laquelle ils avaient notamment décidé de la mise en place de deux commissions dont l'une sécuritaire et militaire présidée par l'Algérie et l'autre politique présidée par l'Egypte, et ce, dans le cadre du soutien à la Libye pour l'aider à surmonter la crise actuelle. L'Union européenne (UE) a, pour sa part, exprimé sa préoccupation après les nouveaux affrontements dans lesquels cinq civils ont péri dimanche dans le quartier de Qasr Ben Ghachir, à proximité de l'aéroport de Tripoli, tués dans la chute de roquettes sur leurs maisons, a précisé le porte-parole du ministère de la Santé libyen. Vendredi, le Représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Libye, Tarek Mitri, avait présenté un point de situation sur ce pays devant les membres du Conseil de sécurité qui a condamné les violences récentes, notamment les combats autour de l'aéroport international de Tripoli. Les 15 membres du Conseil ont réaffirmé "la nécessité pour toutes les parties de mener un dialogue politique et de s'abstenir de toute violence et de tout acte qui pourrait menacer la stabilité de l'Etat".