Incapables de rétablir le calme dans le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les nouvelles autorités libyennes comptent demander une aide militaire étrangère pour venir à bout de toutes les milices armées, qui demeurent incontrôlables. Suite au regain de violences dans la capitale Tripoli, où l'aéroport a été la cible, lundi soir, d'une série de roquettes qui auraient détruit 90% des avions, la Libye envisage de demander l'aide de forces internationales pour rétablir l'ordre dans le pays. Ahmed Lamin, porte-parole du gouvernement, explique que "le gouvernement étudie la possibilité d'un appel à l'aide militaire internationale pour rétablir la sécurité et aider le gouvernement à imposer son autorité", mais aussi "reconstruire ses institutions, en particulier armée et police". L'aéroport a été fermé dimanche pour trois jours en raison d'affrontements violents déclenchés par une attaque contre l'aéroport de milices et de la ville de Misrata cherchant à en chasser des brigades rivales de la ville de Zenten qui le contrôlent depuis 2011. Bien implantées dans la capitale, les brigades de Zenten contrôlent l'aéroport depuis la chute de Mouammar Kadhafi ainsi que des sites militaires sur la route reliant Tripoli à l'aéroport. Rappelons que la mission de l'ONU (Unsmil) a annoncé pour sa part le "retrait temporaire de son personnel de Libye pour des raisons de sécurité". "Après les combats de dimanche et en raison de la fermeture de l'aéroport international de Tripoli, la mission a conclu qu'il ne serait pas possible de continuer son travail (...) tout en assurant en même temps la sécurité de son personnel ainsi que leur liberté de mouvement", a expliqué l'Unsmil dans un communiqué. Face à cette escalade de violence, plusieurs appels internationaux ont été lancés pour rétablir l'ordre, au moment même où les ministres des Affaires étrangères des Etats voisins de la Libye ont tenu une réunion à Hammamet (Tunisie), à l'issue de laquelle ils ont appelé au respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la Libye et à l'arrêt des opérations militaires. Cette réunion ministérielle a préconisé un soutien des efforts visant à "garantir les meilleures conditions" pour la mise en place d'un dialogue national et à soutenir les initiatives arabo-africaines pour aboutir au règlement de la crise libyenne. Le gouvernement libyen a appelé à la cessation des combats et au dialogue, au moment où l'Occident a exprimé ses inquiétudes quant à l'escalade de la violence. Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé toutes les parties à "s'abstenir de toute violence pour atteindre les objectifs politiques". Le chef de l'ONU estime que ces actions violentes sapaient les sacrifices des Libyens afin de créer un Etat fondé sur le droit. "Le Secrétaire général réitère l'urgente nécessité d'un dialogue entre tous les acteurs libyens pour s'entendre sur une solution pacifique pour le processus de transition politique", a déclaré son porte-parole. Par ailleurs, les Etats-Unis ont notamment mis en garde contre le risque d'"un conflit généralisé". La France qui a dit, lundi, redouter "une extension du conflit" a, elle aussi, condamné les affrontements qui ont eu lieu la veille entre des groupes armés libyens pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli, appelant "toutes les parties au calme et au dialogue". "Nous sommes gravement préoccupés par les récents affrontements violents à Tripoli", a indiqué de son côté l'Union européenne, appelant à "un dialogue constructif". Après celui de Tripoli, l'aéroport international de Misrata, situé 200 km à l'est de Tripoli, a été contraint lui aussi de suspendre les vols pour des raisons techniques, selon une source aéroportuaire. A noter enfin que depuis le lancement, le 16 mai, de l'offensive du général dissident Khalifa Haftar qui dit combattre les "groupes terroristes" dans l'est du pays, des affrontements quasi quotidiens opposent les forces du général Haftar aux groupes armés, en particulier à Benghazi où l'aéroport est fermé depuis la mi-mai. M. T./Agences Nom Adresse email