D'intenses bombardements ont repris dimanche à Tripoli après trois jours de calme relatif dans les combats entre brigades rivales bataillant pour le contrôle de l'aéroport de la capitale de la Libye. Le sud de Tripoli était recouvert de colonnes de fumée noire tandis que roquettes et obus d'artillerie frappaient les abords de l'aéroport international. On ignore si ces nouveaux combats ont fait des victimes. Le ministère de la Santé se dit dans l'incapacité de s'informer de la situation dans les hôpitaux en raison des pannes d'électricité et des pénuries de carburant à Tripoli. Ces combats, les plus violents en Libye depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011, opposent les brigades de Misrata et de Zentane, qui ont toutes deux contribué à la chute de l'ancien dirigeant. Ils ont fait plus de 200 morts depuis début juillet et ils ont amené de nombreuses ambassades occidentales et des entreprises internationales à évacuer du personnel. Les combattants de Zentane, auxquels sont alliés d'anciens membres des forces de Kadhafi, se présentent comme un rempart face aux fondamentalistes islamistes et aux Frères musulmans. Ceux de Misrata, alliés à des mouvements politiques islamiques et à d'autres groupes armés, disent vouloir débarrasser la Libye des vestiges de l'ancienne armée de Kadhafi. MEDIATION DE L'ONU Une délégation des Nations unies se trouve à Tripoli depuis vendredi pour tenter de faciliter un cessez-le-feu. Un membre de cette délégation ayant requis l'anonymat a déclaré samedi que ces émissaires de l'Onu étaient optimistes. "La mission a déjà rencontré plusieurs acteurs de premier plan et elle reste assez optimiste sur le fait qu'un cessez-le-feu peut être obtenu", a-t-il dit. "La délégation est très préoccupée par les conséquences humanitaires de la crise en cours si un cessez-le-feu n'est pas obtenu très rapidement", a-t-il ajouté. Le chaos sécuritaire en Libye se double d'un désordre politique. Le parlement nouvellement élu a lui aussi appelé à un cessez-le-feu mais la principale formation politique islamiste et ses alliés rejettent toutes les décisions qu'il prend à Tobrouk, dans l'est de la Libye, où il est réuni en raison des violences ailleurs. A Benghazi, la grande ville de l'Est libyen, seuls des coups de feu sporadiques brisent le calme prévalant depuis qu'une alliance de combattants baptisée le Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi a pris le contrôle de la principale base militaire de la ville le 29 juillet. Ce Conseil de la Choura est formé d'anciens rebelles et de combattants islamistes du groupe Ansar al Charia, que les Etats-Unis considèrent comme une organisation terroriste et auquel ils imputent l'attaque ayant coûté la vie à leur ambassadeur en Libye en 2012.