Plus de 20 personnes sont mortes dans les combats entre les ex-brigades rebelles de Zentane et de Misrata qui se disputent depuis près de trois semaines le contrôle de l'aéroport international de Tripoli, ont annoncé les autorités libyennes dimanche. Les combats dans la capitale libyenne ont baissé en intensité dimanche matin, mais le ciel est assombri par un énorme panache de fumée noire s'élevant d'un dépôt de carburant en feu, touché samedi pour la seconde fois en une semaine par une roquette. Les ambassades des pays occidentaux à Tripoli ont presque toutes été évacuées en raison des combats qui se déroulent à Tripoli et à Benghazi, la grande ville de l'est du pays. Les observateurs craignent que la Libye ne retombe dans la guerre civile trois ans après le renversement du régime de Mouammar Kadhafi. "Les hôpitaux de Tripoli ont reçu 22 corps (samedi) et 72 personnes ont été blessées", indique le gouvernement libyen dans un communiqué publié dimanche. "Les comités de médiation tentent toujours de faire cesser les violences et de ramener Tripoli à la normale. Elles rencontrent des difficultés en raison de l'entêtement des milices qui attaquent la ville." Un flux constant de résidents étrangers quitte le pays depuis le début des combats et dimanche une centaine de citoyens britanniques ont été évacués par leur marine nationale. La Grande-Bretagne, qui était l'une des dernières puissances occidentales à maintenir son ambassade ouverte à Tripoli, a annoncé samedi l'évacuation de son personnel diplomatique. Dans l'Ouest libyen, les brigades islamistes de la région du port de Misrata cherchent à déloger à l'arme lourde leurs adversaires de Zentane qui contrôlent l'aéroport depuis la chute de Tripoli en 2011. Pourtant les ex-rebelles de Misrata et Zentane ont combattu autrefois côte à côte pour renverser le dictateur. Mais trois ans plus tard, ils refusent toujours de déposer les armes et leur rivalité s'est transformée en lutte acharnée pour la domination de la Libye de l'après-Kadhafi. A Benghazi, des islamistes et d'anciens rebelles se sont alliés pour lutter contre les forces armées libyennes. Ils se sont emparé d'une base militaire des forces spéciales la semaine dernière et ont repoussé l'armée hors de la ville. L'armée et le gouvernement libyen se montrent incapables de contrôler les factions armées, qui sont souvent des forces semi-officielles payées par les ministères. Elles contrôlent d'énormes stocks d'armes de l'ère Kadhafi, notamment des chars et des missiles.