L'euro perdait un peu de terrain face au dollar mardi, dans un marché sans grand élan alors que les différents foyers de tensions géopolitiques semblaient s'apaiser, les cambistes optant pour l'attentisme avant la conférence annuelle de la Réserve fédérale américaine (Fed). Vers 09H30 GMT (11H30 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,3352 dollar, contre 1,3363 dollar lundi vers 21H00 GMT. L'euro restait quasi stable face à la monnaie nippone, à 137,00 yens contre 137,05 yens lundi. Le dollar aussi était proche de l'équilibre face à la devise japonaise, à 102,60 yens contre 102,57 yens la veille. Les tensions géopolitiques autour de l'Ukraine et la Russie semblaient se calmer et un nouveau cessez-le-feu est entré en vigueur dans la bande de Gaza pour 24 heures, aux termes d'un accord obtenu in extremis au Caire entre Israéliens et Palestiniens. "Sans une augmentation significative des tensions géopolitiques, c'est-à-dire (principalement) par une intervention directe de la Russie dans l'Est de l'Ukraine, il est fort probable que la volatilité sur le marché va rester faible à court terme, entraînant une stabilité du marché des devises", commentait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ. Les marchés continuaient par ailleurs à connaître des volumes d'échanges faibles en raison de l'absence de nombreux courtiers à cause des congés estivaux dans l'hémisphère nord. L'euro restait tout de même affecté par un regain d'inquiétude sur la reprise économique de la zone euro après une série d'indicateurs décevants la semaine dernière. Pour sa part, le dollar continuait "de trouver du soutien à court terme dans la relativement bonne performance de l'économie des Etats-Unis", notait M. Hardman. Les cambistes guetteront mardi les chiffres de l'inflation en juillet aux Etats-Unis, qui devraient montrer que la hausse des prix "reste plutôt faible et ne devrait ainsi pas déclencher une virage plus haussier de la politique monétaire de la Fed, limitant ainsi les gains du dollar", estimait M. Hardman. La hausse des taux d'intérêt est l'une des principales armes monétaires pour contrer l'inflation. Les investisseurs attendaient de plus le discours vendredi de la présidente de la banque centrale américaine Janet Yellen à Jackson Hole (Wyoming, nord-ouest des Etats-Unis) à l'occasion de la grande réunion annuelle des banquiers centraux américains. A plusieurs reprises ces dernières années, les responsables de la Fed ont utilisé cette tribune pour clarifier les positions de l'institution. Les investisseurs surveilleront l'événement à la recherche de tout indice sur la volonté de la Fed de s'occuper plutôt des risques potentiels d'inflation ou de la faiblesse persistance de certaines composantes du marché du travail, selon des analystes. Dans le même but, ils scruteront également mercredi le compte rendu de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC). De son côté, la livre britannique, déjà fragilisée la semaine dernière par des commentaires de la Banque d'Angleterre (BoE) jugés prudents et laissant à penser qu'une hausse de taux ne devrait pas intervenir cette année, est tombée vers 08H35 GMT à 1,6634 dollar, son niveau le plus faible depuis le 8 avril, après l'annonce d'un net ralentissement de la hausse des prix en juillet au Royaume-Uni (à 1,6% sur un an contre 1,9% en juin). Vers 09H30 GMT, la livre britannique baissait nettement face à l'euro, à 80,21 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,6645 dollar pour une livre. La devise suisse se stabilisait face à la monnaie unique européenne, à 1,2108 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 0,9068 franc suisse pour un dollar. L'once d'or valait 1300,50 dollars, contre 1296,75 dollars lundi soir.