De nouvelles manifestations demandant à la police de rendre des comptes ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi à Ferguson. La police du Missouri dit avoir tué par balle un «homme armé d'un couteau» mardi à Saint-Louis, près de la banlieue de Ferguson, qui est en proie à des émeutes anti-policières depuis 10 jours. Le chef de la police de Saint-Louis a expliqué sur son compte Twitter que " des policiers étaient intervenus après avoir reçu un appel au sujet d'un homme apparemment agité, muni d'un couteau et criant «Tuez-moi maintenant» en s'approchant de la patrouille. «Les agents lui ont fait plusieurs sommations. Les agents ont eu peur pour leur sécurité et deux policiers ont fait usage de leur arme. Le suspect est décédé», a-t-il précisé. Quelques personnes se sont rassemblées autour de la scène de crime délimitée par le ruban jaune de la police devant une épicerie de Saint-Louis en reprenant l'un des slogans des manifestants de Ferguson, «Les mains en l'air, ne tirez pas !» Depuis la mort de Michael Brown, la ville de Ferguson est devenue le symbole des tensions raciales qui persistent dans la société américaine. La police a annoncé hier avoir procédé à 47 arrestations dans la nuit à Ferguson. Mais la manifestation a été globalement pacifique. Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées mardi soir pour exprimer leur colère et réclamer que justice soit rendue, près de l'endroit ou Michael Brown, 18 ans, a été tué par un policier blanc dans des circonstances très controversées le 9 août. Le policier présumé tueur n'a pas été encore arrêté Un porte-parole du procureur du comté de Saint-Louis a indiqué mardi aux médias qu'un grand jury, chargé de décider s'il y a lieu de poursuivre le policier qui a abattu Michael Brown, devait étudier l'affaire hier. Le policier auteur présumé du meurtre n'a pas été encore arrêté. Les autorités américaines de l'Etat du Missouri ont également monté sur les motifs de la mort du jeune en l'accusant de «voleur», alors que la victime est un nouveau diplômé, ayant peiné pour décrocher son bac. Toujours d'après la version officielle américaine, le jeune bachelier tué Michael Brown aurait «agressé un policier et tenté de lui dérober son arme avant d'être tué en pleine rue par un policier blanc de 28 ans». La police fédérale avait même diffusé «une vidéo montrant un vol de cigares par un jeune homme, présenté comme Michael Brown, qui était survenu 20 minutes avant la fusillade fatale». C'est cela qui a provoqué l'indignation des populations noires, car non seulement le jeune bachelier a été tué, mais on a tout fait pour mentir et cacher la vérité, dénoncent-ils. «C'est un scandale de procéder comme cela», s'insurgent des américains noirs indignés. «Ils le tuent et ensuite ils veulent salir sa mémoire. On ne peut pas accepter cela. Ce sont des méthodes qui sont inqualifiables», scandent les manifestants. Un cousin de jeune Michael Brown a pris la parole et a demandé au public de lever les bras. eMichael avait les mains en l'air, mais il a été tuée, lance-t-il, emais ce n'était pas seulement un jeune Noir, c'était un être humain. Ce ne n'était pas un objet, ce n'était pas un suspect, ce n'était pas un animal. Pourtant il a été tué comme un animal», a-t-il été ajouté. Pour les noirs américains, il s'agit d'«un phénomène national de comportement raciste de la part de la police envers la population noire». Les avocats de la famille de Michael Brown ont précisé mardi que ses funérailles auraient lieu lundi prochain, seraient publiques et se dérouleraient sous l'égide de «leaders nationaux».