Le champion d'Angleterre Manchester City reçoit lundi son dauphin Liverpool pour des retrouvailles qui ne devraient pas manquer de souffle entre deux équipes spectaculaires malgré une programmation prématurée lors de la 2e journée. Trois mois après, que reste-t-il de l'homérique duel que se sont livrés les deux formations les plus spectaculaires de la saison écoulée, avec 102 buts inscrits pour les Citizens et 101 par les Reds? Difficile de le dire car fin août, les débats balbutiants n'invitent pas aux envolées lyriques et les clubs sont encore à régler leurs soucis d'effectifs, de jeu, avant de regarder chez le voisin. "Je ne peux pas savoir ce qu'il s'est passé à Liverpool ou s'ils seront encore affectés par la fin de saison", a ainsi botté en touche le mancunien Manuel Pellegrini. L'été a donc été mis à profit différemment et pendant que le richissime City s'est étonnamment montré discret dans son mercato et a préféré prolonger ses cadres, Liverpool a profité des 94 M EUR versés par Barcelone dans le cadre du transfert de Suarez pour casser sa tirelire. En attendant le fantasque italien Mario Balotelli, Brendan Rodgers a ainsi déjà dépensé près de 130 M EUR pour attirer huit joueurs et essayer de faire oublier l'Uruguayen aux 31 buts. Après une fin de saison chaotique avec seulement quatre points pris sur neuf alors que son premier titre depuis 1990 lui tendait les bras, Liverpool a repris doucement sa saison par une victoire contre Southampton qui demande encore confirmation (2-1). "Nous savons que nous avons la qualité, la vitesse et le rythme pour faire mal aux adversaires", assure l'entraîneur de Reds qui cherchent encore la bonne carburation. "Ce match arrive tôt, bien sûr, mais assurément ce sera une belle rencontre". Prise de marques Si Sturridge a déjà répondu présent, que Sterling est prêt à confirmer son printemps 2014, Rodgers est encore privé de Lallana et pourrait lancer Markovic ou Moreno dans le grand bain pour ramener de Manchester la victoire qui se refuse à Liverpool depuis octobre 2008. En face, les coéquipiers d'Agüero, remplaçant-buteur à Newcastle (2-0) mais peut-être pas encore prêt pour commencer, ont beau rester sur six victoires d'affilée en championnat en comptant les cinq dernières du sprint final du printemps, ils n'en restent pas moins dans une phase de prise de marques. Ce qu'Arsenal, plus au point il y a 15 jours, s'est chargé de rappeler lors du Community Shield (3-0). "On a encore 13 joueurs en phase de reprise, cinq qui travaillent depuis moins de 26 jours et les autres depuis moins de 16 jours", semble ainsi regretter l'entraîneur chilien. Mangala, la recrue-phare de 40 M EUR parmi les six arrivées (pour un montant total de 65 M EUR seulement), est encore à court de forme, alors que Negredo est forfait et que ni Zabaleta ni Sagna, les deux latéraux droits en puissance n'ont disputé la moindre minute. Le vieux Lampard pourrait donc fêter ses débuts. A 36 ans, la pige de l'ex-relayeur de Chelsea prêté quelques mois par New-York pourrait continuer à faire couler de l'encre. Alors que les cadres Kompany, Nasri, Dzeko, Agüero et Kolarov ont tous prolongé, Yaya Touré, après une saison étincelante n'a en effet pas eu droit à cet honneur et a même vu arriver un concurrent direct dans son secteur.