La wilaya de Tizi Ouzou et sa sœur jumelle Bouira sont deux wilayas qui ont d'importantes potentialités touristiques. Bien que celle de Tizi Ouzou diffère de la deuxième avec sa côte longue de 85 km, le tourisme y est lié simplement à la saison estivale. Et quel tourisme ! La wilaya de Bouira, s'étend sur une superficie de 4454 km2. En 2006, elle comptait une population de 731 229 habitants répartis sur 45 communes. Située au centre du pays, cette wilaya est limitée par Boumerdès et Tizi Ouzou au nord, M'sila et Médéa au sud et sud-ouest, Béjaïa et Bordj Bou Arréridj à l'est et au sud-est et, enfin, Blida et Médéa à l'ouest. Sur le plan économique, cette wilaya, créée le 2 juillet 1974 est à vocation agropastorale et touristique. Le secteur de l'industrie étant le parent pauvre et ne compte que 98 unités industrielles dont 13 sont étatiques. Cela dit, le développement de cette wilaya repose essentiellement sur l'agriculture, l'élevage et sur le tourisme si celui-ci viendrait un jour à être reconsidéré et revalorisé. Plusieurs sites aussi paradisiaques les uns que les autres et dont l'attrait est incontestable peuvent être une source de richesses à même de renflouer les caisses de l'Etat et de contribuer à l'essor de la région. Des stations climatiques sous-exploitées Trois sites climatiques se distinguent du lot. Il s'agit de Tala Rana, Ain Zebda et surtout Tikjda. En commençant par Tala Rana, on peut dire que celui-ci est favorable à des activités de caravaning, randonnées et autres activités récréatives. Le lieu surplombe la région de M'chedellah et précisément les villages d'Imesdhourar et Ath Hamad. Le second site qui n'est pas loin du premier est, bien évidemment, la station climatique de Tikjda. On y trouve des structures d'accueil qui tentent, tant bien que mal, d'améliorer leurs prestations et de s'inscrire dans la politique du management touristique. On peut citer le Centre national des sports et loisirs de montagne (CNSLT) qui compte 150 lits, l'hôtel Djurdjura et l'auberge avec 72 lits, auxquels il faut rajouter le chalet vert d'une capacité de 16 lits. Le site de Tikjda comporte des pistes de ski et d'escalade. De par sa situation au cœur du parc national du Djurdjura, Tikjda peut être visitée en hiver par les férus de la neige et en été par les amoureux de la nature sauvage pour découvrir les forêts luxuriantes de Tighzert et les majestueux sommets comme celui du «chapeau du gendarme». Le tout est complété par la faune mammalienne, notamment le singe magot, et l'avifaune avec toute sa diversité de passereaux et de rapaces. Le troisième site qui s'apprête à jouer un rôle dans l'épanouissement de l'activité touristique à Bouira, en l'occurrence Ain Zebda, renferme des endroits d'une beauté paysagère inestimable. Par ailleurs, on trouve également d'autres endroits à potentialité touristique reconnue. C'est le cas de la forêt d'Errich, favorable à un tourisme récréatif de proximité ainsi qu'à des activités sportives. Revisiter l'histoire de Faraxen, Auzia et Takfarinas Le tourisme de santé a aussi sa place à Bouira. La source thermale Hammam K'sana anciennement appelée Frexa, du nom d'un ancien héros numide appelé Faraxen qui dirigea une résistance contre Rome vers l'an 260, est située du côté d'El Hachimia, à 35 km de Bouira. Ses eaux thermales possèdent des vertus thérapeutiques avérées. D'ailleurs, un complexe moderne dénommé Faraxen y sera implanté pour offrir tout un ensemble de services tels les bains, cures, massages thérapeutiques et soins médicaux. A cela, s'ajoute le rôle que peuvent jouer les barrages de Tilesdit (Bechloul), Oued Lekhal (Ain Bessam) et Koudiet Asserdoun à Maala, comme lieux d'attraction touristique. Sur le plan historique et archéologique, la wilaya de Bouira renferme également des sites, particulièrement du côté de Sour El Ghozlane où l'on peut admirer les vestiges de l'ancienne ville romaine dénommée Auzia. On peut citer à juste titre, la muraille, les trois portes d'Auzia encore existantes, à savoir «Bab Dzair», «Bab Stif» et «Bab Boussaâda», la nécropole, l'emplacement du théâtre romain et l'aqueduc. De l'époque turque, il reste des forts comme «Bordj turc», «Bordj Okhris» et «Ath Mansour». Enfin, des lieux de culte tels que les mosquées et zaouiates peuvent être un catalyseur pour le tourisme cultuel et culturel. A charge pour les responsables du secteur de redonner vie à ces aspects, générateurs de richesses à travers toutes les régions de la wilaya de Bouira..