L'Angleterre, au terme d'un match en Suisse chez son plus rude adversaire dans le groupe E, a parfaitement lancé ses éliminatoires de l'Euro-2016 en ramenant lundi une précieuse victoire (2-0) grâce au doublé du joker Danny Welbeck. Singulièrement en manque de confiance cinq jours après le pensum contre la Norvège (1-0), l'Angleterre s'offre donc une 2e victoire d'affilée et surtout un premier sourire en compétition depuis la honte du Mondial-2014 achevé au premier tour avec deux défaites et un nul. La rencontre, qui a mis du temps à se décanter, aurait pu accoucher d'un résultat différent mais les Trois Lions ne doivent surtout pas bouder leur plaisir puisque cette performance les lance idéalement d'un point de vue comptable. Sans leur génération dorée partie en retraite ni Sturridge, blessé, les patients Anglais peuvent remercier leur attaquant Welbeck et leur gardien Hart. Le premier a été parfait en ouvrant finalement logiquement la marque du plat du pied en bout de ligne après une contre-attaque éclair conduite par Rooney (58). Déchaîné, le nouveau Gunner a même opportunément doublé la marque dans les arrêts de jeu (90+4) quelques jours après avoir été critiqué pour son manque de réalisme après son départ sur la pointe des pieds de Manchester United. Exemplaire, son ex-coéquipier et nouveau capitaine national, qui n'a pas rechigné à s'exiler dans le couloir, s'est montré nettement plus inspiré que contre les Scandinaves. A ses côtés, Sterling a été moins virevoltant que dernièrement, mais il finit quand même avec une passe décisive. En revanche, Wilshere a encore semblé un peu surcoté dans l'entrejeu. Ensuite, quand la Suisse, 8e de finaliste au Brésil, a essayé de sauver son honneur, le gardien de City s'est montré impeccable devant Seferovic (33, 57). Et quand il s'est fait dribbler par Drmic, Cahill l'a suppléé (70). Car finalement, la défense anglaise a quand même collectivement trouvé le moyen d'être peu rassurante même si elle n'a somme toute pas été si inquiétée que ça. Malgré la présence de ses stars Xhaka, Shaqiri ou Rodriguez dans le couloir gauche, la Suisse a en effet globalement manqué de conviction à l'occasion du premier match de Vladimir Petkovic, le remplaçant d'Ottmar Hitzfeld. Son 4-3-3 disposé sur la largeur a en effet peiné à prendre le contrôle des opérations au milieu et brillé seulement par intermittences. Nerveux après la Norvège, Roy Hodgson, qui a eu le courage de lancer dans le grand bain le milieu d'Aston Villa Fabian Delph quelques jours après John Stones, doit souffler un peu. Son opération reconstruction, qui se poursuivra contre Saint-Marin puis en Estonie en octobre, prendra peut-être du temps mais elle pourrait être payante. En face, les Suisse doivent eux aussi commencer à trouver le temps long car les voilà désormais à neuf matches sans victoire depuis 1981 contre des diables d'Anglais.