Quatre ans après le fiasco sud-africain, l'équipe de France, orpheline de Franck Ribéry et particulièrement rajeunie, débute une énième opération reconquête au Brésil en affrontant le Honduras pour son premier match dans le Mondial 2014, aujourd'hui à Porto Alegre. L'heure de vérité a sonné pour Didier Deschamps et ses troupes, les yeux rivés sur ce rendez-vous censé donner le ton pour la suite du tournoi dans un groupe E largement à leur portée (avec la Suisse et l'Equateur). Les Bleus ont su ranimer une flamme longtemps éteinte chez leurs supporters par la grâce d'un barrage retour contre l'Ukraine (3-0) déjà entré dans l'histoire, le 19 novembre au Stade de France. Il s'agit désormais d'en rester digne et de ne pas dilapider l'espoir qu'a fait naître cet exploit après des années de vaches maigres, si on excepte la parenthèse enchantée du Mondial-2006 et cette finale perdue aux tirs au but par la bande à Zidane contre l'Italie. Le sélectionneur, ancien capitaine des champions du monde (1998) et d'Europe (2000), sait bien le chemin qui reste à parcourir pour un pays qui n'a plus remporté son premier match dans une Coupe du monde depuis 1998 face à l'Afrique du Sud (3-0). Si le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët a fixé les quarts de finale comme objectif, Deschamps s'est, lui, bien gardé d'évoquer un tel horizon, bien conscient de l'impossibilité d'évaluer à sa juste mesure le potentiel d'une formation qui ne possède plus d'individualités de niveau mondial. La Suisse face à l'Equateur et à ses responsabilités La Suisse doit assumer son statut discuté de tête de série contre l'Equateur, aujourd'hui à Brasilia en ouverture du groupe E du Mondial-2014, celui de la France. Même en 1954, pour sa Coupe du monde à domicile, la Suisse n'était pas tête de série. Elle avait atteint les quarts de finale pour la dernière fois de son histoire, battue par l'Autriche sur le score inédit de 7-5, après un match d'appui épuisant contre l'Italie (4-1). Quart de finaliste également en 1934 et 1938, la Confédération helvétique voudrait dépoussiérer un peu son palmarès. Son statut surprenant d'équipe protégée, grâce à sa sixième place au classement Fifa, et un tirage au sort clément, lui permettent d'y croire, mais elle ne doit pas rater son entrée contre l'Equateur. Les Rouges comptent à la fois sur le charisme de leur sélectionneur, l'Allemand Ottmar Hitzfeld, et sur leur génération dorée issue de l'immigration, championne du monde des moins de 17 ans avec Ricardo Rodriguez, Haris Seferovic, et Granit Xhaka, membre de l'équipe au Brésil. Hitzfeld, qui a gagné deux Ligues des champions avec deux clubs avant José Mourinho (Dortmund en 1997 et le Bayern en 2001), a bâti un collectif très discipliné, qui peut compter sur le talent de "XS", Xerdan Shaqiri (22 ans), d'origine kosovare, et du buteur d'ascendance croate Josip Drmic (21 ans), troisième meilleur buteur en Allemagne avec Nuremberg. Selon Hitzfeld, la Suisse "a plus de joueurs créatifs, une meilleure cohésion, un esprit d'équipe supérieur qu'en 2010", où elle avait gâché sa victoire surprise contre l'Espagne (1-0), future championne du monde, en étant éliminée dès le premier tour. "Nous jouons mieux qu'il y a quatre ans", estime aussi son meilleur défenseur, le triple champion d'Italie Stephan Lichtsteiner (Juventus), cadre de l'équipe. Nom Adresse email