Aïssa Belmekki, directeur de campagne de Ali Fawzi Rebaïne, candidat du parti Ahd 54 à l'élection présidentielle du 9 avril, explique les lignes majeures du programme électoral du candidat de son parti, le degré d'implication des Algériens dans la vie politique et la nécessité d'une réforme des institutions algériennes. Dans cet entretien, M. Belmekki met l'accent sur le long parcours militant du candidat de son parti à la magistrature suprême. En 2004, le slogan de votre campagne était «l'Algérie des patriotes», en 2009, «Rebaïne président». Pourquoi ce changement ? Jusqu'à preuve du contraire, le candidat Ali Fawzi Rebaïne n'a pas choisi de slogan. Pour cette campagne électorale, les slogans étant devenus des éléments de marketing dans une campagne qui consacre le discours marchandise au détriment du discours politique, «l'Algérie des patriotes» a toujours été synonyme de parti Ahd 54, et il n'y a aucun changement à ce propos. L'idée force qui se dégage du discours politique du candidat Ali Fawzi Rebaïne est la nécessité absolue d'un changement radical. Pour votre première sortie sur le terrain, vous avez animé un meeting à Tlemcen. Pourquoi le choix de cette wilaya ? Le premier meeting a eu lieu à Remchi, chef-lieu de daïra, dans la wilaya de Tlemcen. Ceci est conforme à la stratégie du candidat Ali Fawzi Rebaïne qui privilégie l'Algérie profonde pour transmettre son message aux citoyens. Dans son programme électoral qui comprend 19 meetings, il n'y a que 4 chef-lieu de wilaya. Il n'y a aucune connotation politique à cela : seuls les critères de logistique pure ont fait démarrer la campagne de cette région de l'ouest du pays. La campagne a débuté le 19 mars. Vous avez animé plusieurs rencontres avec les citoyens. Quel bilan dressez-vous de ce début de campagne ? A ce jour, la campagne électorale du candidat Ali Fawzi Rebaïne s'est déroulée comme prévu. Malgré les contraintes d'ordre financier, administratif et politique, les résultats escomptés ont été largement obtenus et nous tenons le cap contre vents et marées. Pensez-vous, comme l'affirment certains, que les Algériens se désintéressent de la chose politique ? Le citoyen algérien est mûr et aguerri. Il ne se désintéresse pas de la chose politique, loin de là ! Il est plutôt désabusé. Il a perdu la foi en ses gouvernants, il les boude et il n'est plus disposé à se laisser berner une nouvelle fois. Pensez-vous que le taux de participation au scrutin présidentiel sera important ? Cela reste du domaine de l'inconnu. Toute affirmation à ce sujet serait pure spéculation. En ce qui nous concerne, nous ne faisons ni de l'incitation ni de la dissuasion. Nous respectons la liberté du citoyen. L'abstention n'a d'effet que si elle est totale : dans ce cas de figure, le pouvoir serait laissé face à lui-même et perdrait toute crédibilité... il perdrait sa raison d'être. Pouvez-vous nous donner quelques mesures concrètes pour résumer votre projet ? Réforme des institutions de l'Etat, réactivation des organismes de contrôle, surtout en matière de finances (Cour des comptes, IGF...), révision et amendement de la Constitution. Dans votre programme, vous évoquez la révision de la Constitution. Pourquoi ? C'est la Loi fondamentale de l'Etat. La Constitution actuelle est rigide et ambiguë : elle est à la fois présidentielle et parlementaire, il y a des contradictions et des aberrations au niveau de textes de lois. Ceci est exploité à fond par le pouvoir actuel et il faut que cela cesse pour pouvoir opérer un changement dans la façon de gouverner le pays. Une dernière question : le fait d'être le fils de la moudjahida Fatma Ouzeggane vous a-t-il aidé dans votre carrière politique ? Ali Fawzi Rebaïne qui est opticien de profession a à son actif près d'un quart de siècle de militantisme dans le domaine de la politique et des droits de l'homme. Il tient ça de trois générations successives de combattants et de martyrs. Il n'est ni un amateur, ni un opportuniste, ni un touriste... Avis aux amateurs Entretien réalisé par