La campagne pour l'élection présidentielle de 2009 débute officiellement aujourd'hui, et le candidat Ali-Fawzi Rebaïne compte se démarquer en n'ayant pas de slogan. En effet, selon le directeur de campagne du parti Ahd 54, Belmeki Aïssa, “les slogans sont galvaudés et vidés de leur sens car tous les autres candidats parlent d'alternative ou de rupture. Nous avons donc décidé de remplacer le slogan par une idée forte qui est celle de la nécessité d'un changement radical”. Même si la rupture, l'alternative et le changement sont des notions voisines, le directeur de campagne de Ahd 54 persiste et invoque le choix de la simplicité. “Une campagne électorale n'est pas un carnaval de couleurs et de slogans à l'américaine. Pour Ahd 54, seul le message qui sera passé dans les meetings compte”, affirme-t-il. S'agissant des meetings, le parti en prévoit un par jour, et ce, jusqu'au 6 avril prochain. L'accent a été mis sur l'ouest du pays, mais il n'y en a aucun de prévu à Alger. “L'ouest du pays est très ouvert au changement politique et les moyens financiers y sont plus importants qu'ailleurs. Tandis que dans la capitale, le climat politique est pollué et saturé. Nous choisissons de donner plus d'importance à l'Algérie profonde”, justifie-t-il. Quant au programme du parti, seules les grandes lignes ont été évoquées par M. Belmeki. Ce dernier explique qu'il s'agira “de dépolitiser les institutions de l'Etat, notamment la justice et l'éducation, de rendre la Constitution moins rigide et de rétablir les prérogatives des systèmes de contrôle”. De plus, il juge la situation socioéconomique des plus alarmantes cause, selon lui, du modèle sociétal imposé par le pouvoir en place. “Pour restructurer l'économie nationale, il faut en finir avec le système rentier adopté par le pouvoir actuel”, a-t-il affirmé. Enfin, il plaide pour une fonction culturelle dépolitisée qu'il faut, selon lui, “inclure dans le programme de décentralisation préconisé par le parti”. Même s'il a déjà participé aux précédentes présidentielles, il est visiblement difficile pour un candidat, dont la popularité reste à acquérir, de ratisser large, notamment auprès des jeunes. À ce sujet, il rétorquera qu'un site du parti a été mis en ligne. Mais la consultation du site a révélé que “le programme est en construction”. Pas de slogan, pas de programme, drôle de début de campagne ! Amina Hadjiat