Quelques jours seulement après l'annonce de sa création, l'organisation terroriste «Djound al khilafa» a sévi en enlevant le ressortissant français Hervé Gourdel, 55 ans, à Aït Ouabane, sur les hauteurs de Tizi Ouzou. Arrivé le 20 septembre en cours en Algérie, Gourdel a été enlevé le lendemain. Les auteurs de ce rapt avaient-ils réellement le temps de préparer cet enlèvement ? L'organisation terroriste appelée «Etat islamique» ou «Daech», qui sévit en Irak et en Syrie, qui cible également le Liban, avait appelé à s'attaquer aux ressortissants des pays faisant partie de la coalition internationale contre cette organisation criminelle dirigée par un certain Abou Bakr Al Baghdadi. Quelques heures seulement séparent cet appel de l'enlèvement de Hervé Gourdel, dont le pays fait partie de cette coalition. Y a-t-il réellement un lien entre «Djound al khilafa» qui exige l'arrêt de la participation française à cette coalition en contrepartie de la libération de cet otage français, et «Daech» ? Pour rappel, des terroristes se disant «dissidents» d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont annoncé, le 13 du mois en cours, la création d'une nouvelle organisation en Algérie appelée «Djound al-khilafa en Algérie» et qui fait allégeance à l'Etat islamique (EI) ou «Daech». Dans un communiqué de «Djound al khilafa», annonçant la création de cette nouvelle organisation terroriste formée d'éléments d'Al Qaïda au Maghreb islamique du centre du pays, il est noté que cette nébuleuse est dirigée par un certain Khaled Abou Slimane, soupçonné d'être le planificateur de l'enlèvement de Hervé Gourdel. Avant lui, un autre émir d'Aqmi, Abou Abdallah Othmane El Acimi, avait fait dissidence avec cette organisation terroriste pour se rallier à «Daech», organisation terroriste rivale à Al Qaïda. L'«émir» national d'Al Qaïda au Maghreb islamique, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, a renouvelé son allégeance à Aymane Al Zawahiri, tandis que nombre de ses acolytes choisissent de rallier «Daech». Al Qaïda et «Daech» sont devenues deux organisations ennemies l'une à l'autre avant que l'organisation criminelle d'Aymane Al Zawahiri, successeur d'Oussama Ben Laden à la tête d'Al Qaïda ne lance un appel à ses éléments sévissant en Syrie, en Irak et au Yémen de ne pas combattre l'«EI», quand cette organisation est menacée par une coalition internationale. Cette «réconciliation» entre ces deux organisations terroristes aurait, éventuellement, permis aux auteurs de l'enlèvement de Hervé Gourdel de sévir dans les maquis d'Aqmi dans cette région de Kabylie.