Le développement des énergies renouvelables accuse un "grand retard" à cause de ce qui est appelé "Le printemps arabe", a affirmé la directrice exécutive au Centre Régional pour les énergies Renouvelables et l'Efficacité Energétique (RCREEE), Mme Rym Boukhechina. "Les événements du printemps arabe ayant affecté plusieurs pays arabes ont engendré un retard dans les travaux de développement des énergies renouvelables", a déclaré à l'APS cette expert tunisienne en énergies renouvelables. Egalement directrice du projet de développement des potentialités au RCREEE dont le siège est au Caire (Egypte) Mme Boukhechina a rappelé en marge du workshop méditerranéen d'Oran sur les "énergies renouvelables et l'efficacité énergétique", qu'avant 2010, "il y'avait de grandes ambitions et des perspectives prometteuses pour développer des branches des énergies renouvelables surtout pour les pays dépourvus d'autres ressources naturelles". Elle a par ailleurs, réaffirmé que "les crises vécues depuis dans certains pays arabes ont freiné des programmes et d'importants projets dans ce domaine". Mme Boukhechina a cité dans ce sens des exemples dont la Libye et la Syrie qui comptaient beaucoup sur des mégaprojets de développement des énergies renouvelables, notamment la production d'électricité à travers les plaques photovoltaïques. Un pays comme l'Egypte, qui connait un manque en matière d'électricité et de gaz, "est contraint de développer les énergies renouvelables dans les étapes à venir", a-t-elle estimé. Les énergies renouvelables ne représentent pas plus de 0,6 % de la production énergétique arabe, a ajouté Mme Rym Boukhechina qualifiant de "dérisoire" la contribution des énergies renouvelables à la production énergétique arabe destinée à l'électricité, par rapport aux atouts offerts et aux attentes des peuples arabes. Elle a imputé cette situation à plusieurs facteurs dont la réticence de certains pays arabes à cause des coûts faramineux par rapport au ceux de la production d'électricité basée sur les sources traditionnelles polluantes, faisant remarquer que d'autres pays dont l'Algérie préfèrent acquérir la technologique en la matière avant d'investir, ce qui retarde l'investissement dans les énergies renouvelables. Les ressources dont disposent des pays de la région surtout le pétrole et le gaz rendent le défi difficile en matière de développement des énergies renouvelables qui n'arrivent pas à concurrencer les ressources traditionnelles, a encore souligné l'expert tunisienne qui trouve que "la plupart des législations et réglementations ne sont pas à la hauteur pour développer les énergies renouvelables". Elle a ajouté que des études modernes menées par le RCREEE, qui est un organisme arabe de contribution et de soutien aux programmes de développement de ce domaine au profit des pays de la région qui compte 15 pays arabes dont l'Algérie comme pays fondateur, ont prouvé qu'il existe un potentiel important d'énergies éolienne et solaire dans ces pays.