L'Algérie, en tant que pays voisin, est disposée à aider la Libye à prendre la voie du salut et à la reconstruction de ses institutions, a affirmé jeudi à New York le ministre des Affaires étrangères, Ramatane Lamamra. "Nous souhaitons à nos frères libyens de sortir renforcés de cette épreuve. Pour nous la Libye traverse une phase difficile de son histoire et il ne s'agit certainement pas d'un Etat en faillite. Il s'agit d'un pays qui connait des difficultés et qui est suffisamment doté en sagesse, en compétences et en ressources pour les surmonter », a indiqué le ministre lors d'une réunion de haut niveau sur la Libye tenue en marge de la 69ème session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies a l'initiative du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. « En tant que voisins nous sommes à leur disposition pour les aider à prendre la voie du salut », a-t-il assuré. Lors de cette réunion, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué qu'« à la suite des nombreuses sollicitations qui lui ont été adressées par différentes personnalités et forces politiques de la Libye sœur, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a décidé de lancer une initiative tendant à amorcer un dialogue national inclusif en Libye devant conduire à la réconciliation nationale et à la consolidation des institutions libyennes ». Il a fait savoir, dans ce contexte, que « les consultations préparatoires sont en cours y compris avec la Chambre des représentants dont une délégation a été invitée à se rendre en Algérie dans les tous prochains jours ». Le ministre a affirme que l'Algérie, qui a été chargée de coordonner la Commission défense et sécurité du groupe des pays voisins de la Libye « se réjouit d'avoir conduit un certain nombre de consultations au titre de ce groupe comme au titre bilatéral qui nous font dire aujourd'hui que les conditions sont effectivement réunies pour l'ouverture d'un chapitre nouveau dans l'histoire tourmentée de la Libye ». M. Lamamra s'est réjoui du fait que le président tchadien, Idriss Deby Itno, s'exprimant au nom du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, et le président nigérien, Issoufou Mahamadou, aient mis en évidence « la sensibilité particulière des pays voisins de la Libye » qui travaillent collectivement et de concert sur ce dossier depuis la création du groupe des pays voisins de la Libye le 27 mai dernier à Alger. M. Lamamra a mis en garde contre toute intervention militaire étrangère susceptible, selon lui, de compliquer davantage la situation en Libye, indiquant par la même que la solution de cette crise relève des Libyens eux-mêmes. « Le consensus international (autour de la question libyenne) qui se consolide sur des bases fondamentales, conforte le rejet de toute solution militaire à la crise libyenne, qui est une crise interne dont la solution relève de la compétence des Libyens eux-mêmes, et par conséquent un dialogue national et inclusif autour des institutions légitimes de l'Etat libyen est indispensable», a-t-il expliqué. Le chef de la diplomatie algérienne, a insisté sur la nécessaire distinction entre les parties qui croient au dialogue comme seul moyen pour la résolution de la crise et les groupes terroristes qui continuent de sévir en Libye, ajoutant que « pour réussir la réconciliation nationale, il faut isoler ces groupes relevant du terrorisme international et préparer l'Etat libyen avec toutes ses institutions représentatives et inclusives, à prendre une part active à la lutte contre ce fléau ». Dans son allocution M. Lamamra, a exprimé le soutien de l'Algérie aux efforts de l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies chargé de la Libye, Bernardino Leon. A noter que cette réunion de haut niveau a vu la participation de plusieurs chefs d'Etat et de gouvernements.