L'euro baissait face au dollar mardi, la devise européenne souffrant de la publication de chiffres décevants sur la production industrielle en Allemagne tandis que le dollar restait porté par la perspective d'une normalisation de la politique monétaire américaine. Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,2627 dollar, contre 1,2655 dollar lundi vers 21H00 GMT. L'euro baissait également face au yen, à 136,73 yens - tombant même vers 15H25 GMT à 136,56 yens, son niveau le plus faible en un mois - contre 137,66 yens lundi soir. Le dollar aussi reculait face à la devise japonaise, à 108,29 yens contre 108,78 yens lundi soir. "Le moteur de l'Europe, l'Allemagne, montre des signes de faiblesse alors que la production industrielle a décliné plus que prévu" le mois dernier, pointait Jonathan Sudaria, analyste chez Capital Spreads. En effet, la production de l'industrie allemande a accusé un fort recul de 4% en août sur un mois, bien plus marqué que prévu, selon un chiffre provisoire publié mardi. La veille, l'Office de statistiques Destatis avait fait part d'un recul de 5,7% des commandes à l'industrie en août, un repli là encore plus fort qu'anticipé par les analystes. Après avoir amorcé un rebond lundi, la monnaie unique européenne continuait donc de pâtir de la délicate situation économique de la zone euro, qui ne montre toujours pas de signes d'amélioration. D'ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé mardi à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro par rapport à juillet, à 0,8% cette année et 1,3% en 2015. L'euro restait également sous pression du fait de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), toujours très accommodante et assouplie en septembre avec une baisse de taux directeur à un plus bas historique (0,05%). Cette politique contraste avec celle la Réserve fédérale américaine (Fed), qui doit se lancer ce mois-ci sur la voie de la normalisation en mettant un terme à ses injections de liquidités. "Le différentiel économique et de politique monétaire des deux côtés de l'Atlantique sera la principale force, dans les mois à venir, poussant l'euro à la baisse", jugeait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. "Alors que la Fed va être fortement incitée dans les prochains mois à durcir sa politique monétaire, la BCE devra faire preuve d'imagination pour soutenir encore davantage la reprise économique, ce qui va accentuer la dépréciation" de l'euro, poursuivait-il. En effet, la reprise économique aux Etats-Unis s'accentue de mois en mois, comme l'a encore montré vendredi le recul du taux de chômage à son plus bas niveau en six ans. Les investisseurs s'attendent donc à une hausse prochaine des taux d'intérêt, une mesure qui rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attrayant. Dans ce contexte, les cambistes scruteront mercredi le compte-rendu de la dernière réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed. De son côté, le yen progressait face aux autres grandes devises alors que la Banque du Japon (BoJ) a décidé mardi de maintenir le statu quo sur sa politique d'assouplissement monétaire. Vers 16H00 GMT, la livre britannique montait face à l'euro, à 78,56 pence pour un euro, mais repartait à la baisse face au dollar, à 1,6071 dollar pour une livre. La devise suisse se stabilisait face à la monnaie unique européenne, à 1,2130 franc pour un euro, après avoir atteint vers 07H10 GMT 1,2139 franc suisse, son plus bas niveau depuis près de deux mois. La devise suisse baissait face au dollar, à 0,9607 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé à 6,1401 yuans pour un dollar, contre 6,1383 yuans la veille. L'once d'or a fini à 1210,50 dollars au fixing du soir, contre 1195,75 dollars lundi.