Les cours du pétrole poursuivaient leur forte chute lundi en fin d'échanges européens, le Brent marquant un nouveau plus bas depuis décembre 2010, alors que les pays de l'Opep se livrent une bataille pour leurs parts de marché. Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 88,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,88 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Vers 15H00 GMT, le Brent a glissé jusqu'à 87,92 dollars, un nouveau plus bas depuis le 1er décembre 2010. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,08 dollar, à 84,74 dollars. Le Brent continue de prendre une raclée, alors que les pays de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne devraient pas réduire leur production, signalaient les analystes d'IG. En effet, malgré l'abondance de l'offre, le cartel, qui pompe un tiers du brut mondial, n'envoie toujours aucun signe d'une volonté d'agir pour amarrer les prix, qui ont perdu plus de 20% depuis la mi-juin, notait-on chez Commerzbank. Une réduction de la production de l'Opep ne stimulera pas forcément les prix du pétrole en raison de l'important rendement d'autres producteurs, notamment la Russie et les Etats-Unis, a d'ailleurs jugé dimanche le ministre du Pétrole du Koweït (l'un des pays membres de l'Opep). Les Etats-Unis produisent de plus en plus de brut et, même s'ils ne l'exportent pas, cela déséquilibre le marché mondial en forçant leurs anciennes sources d'importations à trouver d'autres débouchés sur un marché déjà bien approvisionné. Les pays de l'Opep semblent donc moins préoccupés par le niveau des prix que par leurs parts de marchés, notamment en Asie. Ainsi, après l'Arabie saoudite et l'Iran, l'Irak est devenu le troisième membre important de l'Opep à diminuer significativement ses prix par rapport aux prix de référence internationaux, rapportaient les analystes de Commerzbank. Ce qu'il nous faut vraiment savoir désormais c'est si l'Arabie saoudite et ses alliés au sein de l'Opep sont finalement arrivés à la conclusion que cela ne vaut pas le coup de lutter contre la chute des prix face à un si large excédent d'offre, estimait David Hufton, analyste chez PVM. Les investisseurs continueront de scruter les actions des pays membres du cartel avant leur prochaine réunion le 27 novembre à Vienne.