Les cours du pétrole repartaient en nette baisse avant-hier en fin d'échanges européens, marquant même un nouveau minimum depuis fin juin 2012 à Londres, toujours affectés par une série de facteurs baissiers. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 91,61 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 70 cents par rapport à la clôture de vendredi. Vers 14H40 GMT, le Brent a chuté jusqu'à 91,25 dollars, un nouveau plus bas depuis le 28 juin 2012. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 27 cents, à 89,47 dollars. Les prix du pétrole, qui avaient tenté de rebondir en cours d'échanges européens grâce à des achats à bon compte, étaient rattrapés par l'ensemble de facteurs baissiers qui les pénalise depuis des mois. Ainsi, depuis leur dernier pic mi-juin, le Brent et le WTI ont fortement chuté (d'environ 20% et 16% respectivement) notamment à cause de l'abondance de l'offre et de la faiblesse de la demande. Les cours du brut n'ont pas réussi à bénéficier d'un léger recul du dollar lundi, à l'inverse des autres matières premières, signalait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank. La forte hausse du dollar (jusqu'à des plus hauts en deux ans face à l'euro et en six ans face au yen la semaine dernière) a affecté les matières premières libellées en dollars ces dernières semaines -- en les rendant plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres devises. "Les prix du pétrole devraient continuer de rester sous pression jusqu'à ce que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) prenne des mesures pour réduire l'offre", prévenaient les analystes de Commerzbank. Pour l'instant, l'Arabie Saoudite, qui joue habituellement le rôle de banque centrale du pétrole pour équilibrer l'offre du cartel sur le marché, semble plus préoccupée par ses parts de marché que par le niveau des prix, puisqu'elle a abaissé la semaine dernière ses tarifs appliqués à ses clients asiatiques. "L'Arabie Saoudite a baissé son prix officiel de vente pour le troisième mois consécutif et il y a clairement une bataille en cours pour les parts de marché en Asie", pointait David Hufton, expert chez le courtier PVM. L'Asie est le principal marché où la demande pétrolière progresse. L'Opep tient sa prochaine réunion ordinaire à Vienne le 27 novembre. Lors de leur dernière réunion en juin, les membres du cartel ont décidé de maintenir leur plafond de production à 30 millions de barils par jour, niveau auquel il est fixé depuis fin 2011. En Asie, les cours du pétrole dégringolaient dans les échanges matinaux à des niveaux plus vus depuis plusieurs années, plombés par l'abondance de l'offre sur le marché mondial et la forte hausse du dollar. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre perdait cinq cents à 89,69 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 36 cents, à 91,95 dollars, un plus bas de deux ans.