Le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a estimé mardi à Alger que la préparation du dialogue interlibyen était "importante et délicate", précisant que le rôle de l'Algérie était de "faciliter" son lancement. M. Lamamra a souligné dans une conférence de presse conjointe avec le ministre argentin des relations extérieures et du culte Hector Marcos Tiemerman, que les décisions relatives à la préparation du dialogue entre les antagonistes libyens "exigent un consensus interlibyen et aucune partie externe ne peut apporter des solutions en l'absence des Libyens". Répondant à une question sur le dialogue interlibyen et le rôle de l'Algérie, M. Lamamra a indiqué que "la situation en Libye et sa complexité exige un consensus permettant de lancer un dialogue sur des bases communes, des principes et des objectifs approuvés par tous". "Le rôle de l'Algérie étant de faciliter cette démarche, nous devons alors écouter les protagonistes libyens puis rapprocher les vues pour lancer le dialogue en Algérie ou en Libye", a-t-il ajouté affirmant que "si les Libyens s'entendent et décident d'organiser ce dernier sur leur territoire, ce sera parfait". "Le discours diplomatique international actuel sur le règlement de la crise libyenne préconise le dialogue et la réconciliation nationale et appelle au renforcement des institutions libyennes", s'est-il félicité saluant "un pas décisif sur la bonne voie". A une question sur des "différends" entre l'Algérie et l'Egypte concernant le règlement de la crise libyenne, le ministre a affirmé qu'il y avait concertation et coordination entre les deux pays et point de différend. "Les deux pays sont appelés à jouer un rôle primordial pour encourager les parties libyennes à aller vers le dialogue et faciliter une sortie de la crise", a-t-il ajouté rappelant que l'orientation stratégique donnée par les président des deux pays à leurs chefs de la diplomatie était "d'œuvrer de concert et ensemble sur les fronts arabe et africain et sur d'autres axes stratégiques". L'Algérie a été chargée, en mai dernier en marge de la conférence ministérielle du mouvement des non alignés, de coordonner la commission Défense et sécurité du groupe des pays du voisinage tandis que l'Egypte s'est vue confier la présidence de la commission politique et de telles fonctions exigent une coordination continue entre les deux pays, a-t-il rappelé. Dans une situation telle que celle qui prévaut en Libye, il n'est pas facile de dissocier l'aspect Défense de l'aspect politique en ce sens que le dialogue exige la participation de membres de groupes "armés, de responsables militaires ainsi que des personnalités politiques de renom", a considéré le ministre qui a fait ressortir l'intérêt d'une "concertation permanente avec les frères en Egypte". "La relation algéro-égyptienne se porte bien", a-t-il affirmé avant d'annoncer que la grande commission mixte de coopération se tiendra dans les prochaines semaines au Caire sous la présidence du Premier ministre Abdelmalek Sellal et son homologue égyptien. Un échange de visites de ministres dans les capitales des deux pays aura lieu dans le même temps, a-t-il encore fait savoir.