La 19e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila) a placé la commémoration du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale au cœur du programme 2014 de ce grand rendez-vous annuel des professionnels du livre, qui ouvre ses portes jeudi. Prévu jusqu'au 8 novembre au palais des Expositions des Pins maritimes à Alger, le 19e Sila prévoit de reconduire les activités habituelles des éditions précédentes et d'organiser une série de conférences et tables rondes dédiées à la commémoration du 1er novembre. En marge de la grande exposition qui réunit plus de 900 exposants, les organisateurs du Sila prévoient en effet, une rencontre entre des historiens algériens et étrangers pour décrypter les évènements qui ont mené au déclenchement de la guerre de libération nationale, son déroulement et l'élan de solidarité suscité dans le monde par le combat des Algériens pour leur indépendance. Outre des témoins directs, la rencontre réunira des historiens comme Mohamed El Korso, Mohand-Amer Amar ou encore Fouad Soufi (archiviste), Burna Bagnato (Italie), James House (Grande Bretagne), Benjamin Brower (USA), Dominique Wallon (France) ou encore le Chinois Luo Lin. Des tables rondes sont également prévues autour de thèmes comme "L'écrit pendant la révolution", "éditeurs militants de l'indépendance algérienne" ou bien "Comment décoloniser l'histoire". Au titre des traditionnels hommages, le Salon a retenu l'écrivain Emmanuel Roblès, le journaliste et militant anticolonialiste Jean-Louis Hurst qui s'est éteint en mai 2014, le poète palestinien Samih El Kacem et le Prix Nobel de littérature Gabriel Garcia Marquez, tous deux décédés en 2014, ainsi que l'historien Abou El Kassem Saadallah disparu en 2013. Un autre hommage sera consacré au penseur et homme politique algérien Mostefa Lacheraf (1917-2000) dont l'œuvre fera l'objet de deux journées d'études. Les professionnels du livre qui présentent chaque année leurs nouveautés exclusivement pendant le Sila, faisant de cet événement une sorte de rentrée littéraire, ont eux aussi tenu compte de la commémoration des 60 ans du 1er novembre en réservant une grande partie des titres proposés pendant le salon aux thèmes de l'histoire et de la mémoire. Editeurs, distributeurs et libraires sont, pour leur part conviés, à s'exprimer autour d'une table ronde consacrée à leurs activités. Des rencontres similaires programmées au Sila de 2012 avaient été faiblement suivies par les intéressés. Des passerelles entre la littérature, le journalisme et le cinéma Outre l'histoire, le Sila souhaite jeter des passerelles entre la littérature et le journalisme avec la présence d'une trentaine de journalistes et écrivains à l'image de Hadjer Kouidri, Habib Ayyoub, Kamel Daoud, Youssef Dris et Arezki Metref, entre autres, qui s'exprimeront sur le passage du journalisme à la littérature et la relation entre ces deux mondes. La relation entre la littérature et le septième art sera également à l'ordre du jour avec des projections de films adaptés de romans en collaboration avec la cinémathèque algérienne qui a établi un programme de deux séances quotidiennes à la cinémathèque d'Alger en plus d'une séance à la Safex. Cette année encore, les organisateurs du Sila ont reconduit l'espace "Esprit Panaf" dédié à la littérature africaine, alors que le colloque international organisé par le Centre national de recherche préhistorique anthropologique et historique (Cnrpah) lors des deux derniers Sila, n'est pas prévu au programme de cette édition.