Répondant à une question des confrères au sujet de la nomination de Mecha Bazdarevic au poste d'entraîneur de son équipe, le président du Conseil d'administration du Mouloudia d'Alger, Omar Hadj Taleb, a indiqué que ce choix avait été mûrement réfléchi. «Nous ne nous sommes pas précipités. Nous avons pris le temps qu'il faut pour opérer ce recrutement», a-t-il fait savoir. Il faut noter que Bazdarevic n'a, pour l'instant, été enrôlé que pour terminer la saison avec ce club. Mais ira-t-il jusqu'au bout de son mandat ? C'est une toute autre histoire. Bazdarevic arrive dans un club soumis aux plus grandes pressions et dont la situation dans le championnat ne prête pas à l'optimisme puisqu'il est avant-dernier au classement général. Il suffirait au Mouloudia d'aligner deux ou trois mauvais résultats pour voir le Bosnien retourner à sa retraite. Le MCA est vraiment un club à part. Il n'a pas fallu trois mois pour dégommer de son poste Boualem Charef, un entraîneur qui avait pour statut d'avoir tenu 6 années à l'USM El Harrach, un record dans le paysage si contrasté et mouvementé du football algérien. Charef a appris les us et coutumes d'un club soumis à un rythme effréné aux conditions de la rue. On pensait qu'au moment de la venue de Sonatrach, les choses allaient changer dans ce club le plus populaire du pays. Il faut croire que non. L'entreprise publique, qui se devait de donner une leçon de savoir-faire en matière de stabilité dans un club, a vite fait de tomber dans les rets de la rue. Le drame c'est que cette entreprise investit dans ce club de l'argent public même si dans les faits il s'agit d'une société à caractère industriel et commercial. Sonatrach appartient à l'Etat algérien, donc à son peuple, et c'est un peu l'argent de ce dernier qui est en jeu dans cette histoire du Mouloudia. Il revient à ce club d'être un exemple et non pas une association sportive ouverte aux quatre vents et aux aléas de groupuscules de supporters qui entendent y faire la pluie et le beau temps. Le football algérien a besoin d'un MCA fort et bien géré et non pas d'un club que le moindre grincement au niveau de son équipe fanion fait plier. C'est à la Sonatrach que revient la mission de le mettre hors des circuits de la déstabilisation.