Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a plaidé mardi à Alger en faveur d'une abolition "graduelle" de la peine de mort en Algérie. "La position de principe de l'Algérie est l'abolition de la peine de mort. Mais on ne peut arriver à cela que de manière graduelle", a déclaré à l'APS M. Ksentini en marge d'un séminaire sur l'abandon de la peine de mort dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). Selon le président de la CNCPPDH, il faut œuvrer pour ramener la peine de mort au seul cas de l'homicide volontaire. Interrogé, en outre, sur l'absence de religieux aux travaux de ce séminaire, M. Ksentini a indiqué que la porte du dialogue était ouverte. "Nous respectons toutes les sensibilités et opinions. Il y a des gens qui sont, par principe, contre la peine de mort et ceux qui sont pour. D'où l'importance d'un dialogue au sujet de cette question", a-t-il argué. Au sujet de la demande lancée par certaines organisations de la société civile pour l'application de la peine capitale contre les auteurs d'actes de violence à l'encontre des enfants, M. Ksentini a estimé que "seul le législateur peut trancher la question". Par ailleurs, le président de la CNCPPDH a souligné que le but du séminaire était "de confronter les opinions et voir ce qu'on pourra y dégager", rappelant, à titre exemple, que la France avait pris plus de vingt ans pour imposer l'abolition de la peine capitale.