Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, a souligné hier que les diplômés du nouveau système LMD (licence, master, doctorat) ont les mêmes droits que ceux du système classique, notamment le droit de passer les concours de la Fonction publique. INVITE au forum du quotidien El Moudjahid, le ministre a tenu à rassurer les étudiants qui ont exprimé leurs inquiétudes suite aux dernières déclarations de la ministre de l'Education, dont «les propos ont été mal interprétés». Il a expliqué qu'il s'agissait «de la formation pédagogique des futurs enseignants et du rôle, à l'avenir, des Ecoles normales supérieures (ENS), et non de la limitation des recrutements aux seuls diplômés des ENS». «La licence ou le master LMD sont des diplômes d'Etat. Il serait incohérent qu'ils ne soient pas reconnus par la Fonction publique», a-t-il dit. Pour appuyer ses propos, M. Mebarki a relevé les besoins du secteur de l'Education nationale en enseignants, «très importants et dépassant les 20 000 recrutements par an, alors que des ENS de tout le pays ne sortent pas plus de 3000 diplômés annuellement». «Les concours sont donc ouverts à tous les diplômés de l'université algérienne», assure le ministre. En outre, a-t-il déclaré, «il n'a jamais été question de fermer le recrutement aux enseignants issus du système LMD». Abordant l'évolution des outils numériques au sein des universités, M. Mebarki s'est montré positif, affirmant que «l'université algérienne a réalisé des exploits non négligeables, sachant que notre pays n'est indépendant que depuis 52 ans, ce qui est peu dans la vie d'un pays», a-t-il insisté. Il revient sur les critiques faites à l'université algérienne pour répondre qu'«aujourd'hui et grâce au LMD qui s'ouvre à l'économie, l'université forme des cadres capables de répondre aux besoins de l'économie nationale». Le ministre a reconnu, en outre, que le système LMD connaît des dysfonctionnements et c'est pour cela que «les socles communs pour les différentes filières ont été créés». Néanmoins, il a énergiquement critiqué les gens qui parlent d'équivalence : licence classique - système LMD. «Nous sommes en Algérie, ces diplômes sont obtenus en Algérie, les diplômés qui sont issus des universités algériennes ont exactement les mêmes droits.» Par ailleurs, le conférencier s'est vanté de la qualité de l'enseignement dispensé dans l'université algérienne. La preuve, «quand des étudiants algériens partent à l'étranger poursuivre leurs études, aucun recyclage ne leur est imposé. Au contraire, ils ont même des équivalences de leurs diplômes». Retour des universitaires, une aubaine pour le pays Mohamed Mebarki a aussi insisté sur l'évolution de la vie professionnelle des universitaires algériens. Une amélioration qui aujourd'hui a poussé de nombreux Algériens universitaires installés à l'étranger à revenir dans leur pays d'origine. «Un retour intéressant et appréciable», s'est-il réjoui. Pour appuyer ses déclarations, il déclare : «Les conseils scientifiques sont formés de 26% d'universitaires revenus de l'étranger.» Pour le ministre de l'Enseignement supérieur, la rentrée universitaire de cette année a été des plus réussies car entamée au mois de septembre, contrairement aux années précédentes où les rentrées étaient trop tardives. Interrogé par ailleurs sur le retard enregistré dans la réalisation des projets de logements de fonction pour les enseignants, le ministre a fait part d'un accord avec le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme pour accorder aux retardataires des logements provisoires en attendant la fin de ces projets. Il a tenu à souligné, à ce propos, que la commission chargée de la distribution de ces logements accomplit sa tâche en toute transparence. «Je défie quiconque qui dira le contraire, car il y a toute une procédure pour jouir de ce droit.Les enseignants qui ont déjà bénéficié d'une aide de l'Etat seront immédiatement exclus du programme», a-t-il affirmé, précisant qu'«il y a 10 000 logements en cours de construction, 3000 ont été distribués cette année et 3000 autres ont atteint un taux d'avancement de 40%».