L'exploitation du gaz de schiste ne constitue pas une menace pour l'environnement en Algérie, a affirmé lundi un haut responsable de Sonatrach en citant certains atouts spécifiques aux régions et à la nature des roches à fracturer. Dans une intervention au sommet nord-africain de pétrole et de gaz qui se tient du 7 au 9 décembre à Alger, le vice-président Amont du groupe Sonatrach, Mahieddine Touami, a estimé que les mises en garde lancées par certains sur l'impact environnemental de la production de gaz de schiste étaient "exagérées". Il a, tout d'abord, rappelé que Sonatrach ne procéderait à l'extraction du gaz de schiste que si l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) donnait son aval en prenant compte des résultats de l'étude des impacts environnementaux. Quant aux spécificités qui caractérisent le gaz de schiste algérien, il a observé que les contraintes environnementales de son extraction dans le Sahara algérien n'étaient pas similaires à celles des zones peuplées aux Etats-Unis et en Europe. En outre, a-t-il poursuivi, les premières expériences d'extraction de ce gaz en Algérie ont prouvé qu'il n'était pas nécessaire d'utiliser de grosses quantités d'eau pour la fracturation hydraulique, alors que l'un des arguments avancés par les détracteurs de la production de gaz de schiste concerne les apports considérables en eau pour fracturer la roche qui renferme cet hydrocarbure. Selon lui, seulement un tiers des volumes d'eau initialement prévus a été finalement utilisé lors de ces expériences d'extraction menées en Algérie. L'autre argument avancé par M. Touami est que les résultats d'une opération de fracturation hydraulique que Sonatrach a récemment finalisée ont démontré que la roche était fracturable avec un potentiel "relativement faible". Ce qui lui a fait dire que ces atouts permettraient d'améliorer l'attractivité de l'investissement dans ce domaine en Algérie qui prévoit d'entamer l'exploitation commerciale du gaz de schiste à partir de 2022 avec une capacité de 20 milliards de m3. Avec des réserves estimées à 19.800 milliards de m3, l'Algérie est classée au 3ème rang mondial, juste après la Chine et l'Argentine, en termes de réserves de gaz de schistes récupérables. Ces réserves sont situées essentiellement dans les bassins de Mouydir, Ahnet, Berkine-Ghadames, Timimoun, Reggane et Tindouf.