Le Real Madrid, impérial sur les scènes nationale et continentale, part mardi à la conquête du Mondial des clubs, en débutant par une demi-finale face aux Mexicains de Cruz Azul, avec l'ambition de couronner une première partie de saison de toute beauté. Nul besoin d'être un grand spécialiste pour avancer que le champion d'Europe débarque au Maroc en grandissime favori d'une épreuve qu'il n'a pourtant jamais remportée: l'équipe de Carlo Ancelotti reste sur 20 victoires d'affilée, toutes compétitions confondues. Assuré de terminer l'année en tête de la Liga, certainement peu troublé à l'idée de retrouver les Allemands de Schalke 04 en 8e de finale de Ligue des champions, l'ogre madrilène se présente en outre l'esprit léger. Vendredi à Alméria, dans un contexte pourtant difficile, la "Maison blanche" a offert un nouveau récital (4-1) qui a dû résonner tout le week-end dans les oreilles de ses futurs adversaires au Maroc. "Nous terminons très bien notre année en Liga. Maintenant, nous nous concentrons sur le Mondial. Nous essaierons de le gagner et c'est un bon moment pour cela", a relevé l'entraîneur Ancelotti. Alors que même son gardien et capitaine Iker Casillas semble retrouver des couleurs, l'armada espagnole se présente quasiment au complet. Blessé à un mollet, le Colombien James Rodriguez devrait être de retour pour la finale. Quant à Cristiano Ronaldo, en lice pour le Ballon d'Or, il a inscrit vendredi ses 24e et 25e buts en 15 journées de Liga... Rien que ça. Que peut donc espérer Cruz Azul, qui dispute son premier Mondial des clubs et sort d'un quart de finale harassant face à Sydney (3-1 a.p) ? S'en remettre à la glorieuse incertitude du sport, sans doute. "Jouer un tel match constitue toujours une grande expérience. Ils sont les favoris de l'épreuve, mais le football réserve parfois des surprises", a clamé Luis Fernando Tena, qui a conduit le Mexique à l'or olympique en 2012 à Londres. La demie délocalisée La délégation du Real a donc atterri dimanche soir à Rabat avec de grands sourires aux lèvres, malgré le mauvais temps et les aléas de l'organisation marocaine. Prévue dans la capitale du royaume, sa demi-finale a en effet été délocalisée en dernière minute à Marrakech, à 350 km au sud, en raison de l'état catastrophique de la pelouse du complexe Moulay Abdellah, noyée sous la pluie automnale. Cette péripétie a viré au scandale dans les médias marocains, qui ont dénoncé une "honte" pour le pays et son image, moins d'un mois après la perte de l'organisation de la CAN-2015 (17 janvier-8 février) --dont Rabat avait demandé le report en raison d'Ebola-- au terme d'un rocambolesque bras-de-fer avec la Confédération africaine (CAF). Le coup est rude également pour une partie des 45.000 spectateurs prévus à Rabat et qui ne pourra se rendre à Marrakech, dans un pays où le Real est l'objet d'un véritable culte. Si la logique est respectée, le club madrilène retrouvera samedi en finale les Argentins de San Lorenzo, qui disputent mercredi la seconde demi-finale face aux surprenants néo-zélandais d'Auckland City. L'équipe fétiche du pape François, lauréate de la Copa Libertadores, se trouve déjà à Marrakech depuis vendredi, après avoir terminé son championnat à une modeste 8e place. En dix éditions, le Mondial des clubs n'a jamais échappé au représentant européen (six titres) ou sud-américain (quatre). Par le passé, le Real avait remporté trois Coupes intercontinentales (1960, 98 et 2002).