L'étude analytique sur le registre de l'artisanat et des métiers (RAM) a dévoilé ses secrets. Effectuée par les services compétents de la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya de Skikda, dans le milieu rural et urbain, elle se veut une étude comparative de la situation du secteur entre deux périodes clés : 1998-2004, 2005-2008, la date charnière, 2005, n'étant autre que celle coïncidant avec la création des chambres d'artisanat. En d'autres termes, elle vise à mettre en valeur l'apport de la chambre dans le développement des métiers de l'artisanat. Usant de l'équation antagonique inscription/radiation, les enquêteurs ont élaboré un rapport d'une centaine de pages sur trois volets de l'artisanat, à savoir l'artisanat traditionnel, l'artisanat de production et l'artisanat des métiers. Globalement, il y a eu l'inscription de 1202 artisans, dont 663 dans l'artisanat des métiers, soit la grosse part, de 1998 à 2004. La radiation a concerné 186 personnes, dont 91 du volet artisanat des services. De 2005 à 2008, 1627 artisans se sont inscrits à la CAM de Skikda, dont 806 dans l'artisanat des services. La radiation a enregistré, quant à elle, la sortie de 301 artisans, dont 179 de l'artisanat des métiers. Plus d'hommes que de femmes Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est dans le milieu urbain qu'il y a eu le plus grand taux d'inscription, 66,39% contre 33,61% dans le rural. Durant la période concernée par l'enquête, les inscrits de sexe masculin ont largement dépassé la gent féminine, 76,99% contre 23,01%. Même dans le domaine de la radiation, ce sont les hommes qui ont eu la suprématie avec 78,43% contre 21,57%. En matière de création d'emplois, 5658 postes ont été créés, dont 2702 pour des personnes âgées de moins de 35 ans. Au total, 6158 postes, dont 1584 dans l'artisanat des services ont été créés dans le domaine de l'artisanat et des métiers. Il en ressort, selon l'étude, que l'artisanat des services demeure la grande pourvoyeuse d'emplois. Il est aussi relevé que l'essor de l'artisanat est dû à plusieurs facteurs. Les plus importants ont trait à la mise en œuvre des dispositifs d'aide, tels le fonds national de la promotion de l'artisanat, la prolifération des métiers ambulants et domestiques et ceux à caractère féminin, la distribution des locaux commerciaux dans le cadre du programme présidentiel, le relèvement du don attribué aux artisans, de 10 à 50 millions de centimes, et la délivrance des certificats de qualification dans le cadre de la convention Angem-CAM. Par contre, la cherté des matières premières, la concurrence des produits étrangers, le désespoir manifesté par quelques artisans et la tentation grandissante à l'immigration, les entraves administratives des jeunes exerçant dans les métiers de la plomberie, la boulangerie, la ferronnerie se sont vu refuser de bénéficier de projets avec les institutions publiques au motif qu'ils sont démunis de registre de commerce, la carte d'artisan ne pouvant suffire, ce sont autant de causes qui ont poussé les jeunes à délaisser leur métier.