Avec un Lionel Messi déchaîné, le FC Barcelone s'est révolté devant l'Atletico Madrid (3-1) dimanche lors de la 18e journée du Championnat d'Espagne, apaisant la crise qui l'agite et signant peut-être son meilleur match de la saison pour revenir à portée du Real Madrid, leader. Après les turbulences, les flamboyances! Neymar s'est jeté pour marquer (12), Luis Suarez a conclu un contre (35) et les arabesques de Messi ont été décisives sur les deux buts, même si l'Argentin a semblé s'aider du bras sur le deuxième. Le quadruple Ballon d'Or a commis ensuite une faute synonyme de penalty, transformé par le Madrilène Mario Mandzukic (57), mais il s'est rattrapé en scellant le score (87). Au classement, cette victoire spectaculaire fait un bien fou au Barça (2e, 41 pts), qui revient à une longueur du Real (42 pts, un match en moins) et laisse sur place l'Atletico (3e, 38 pts), méconnaissable au Camp Nou. Paradoxalement, cette excellente performance des Catalans est intervenue après une semaine très agitée au sein du club. Et paradoxalement, c'est Messi, pourtant au centre de rumeurs de brouille avec l'entraîneur Luis Enrique, qui a été le joueur le plus en vue. Son entente avec Suarez et Neymar, de plus en plus évidente, risque d'ailleurs d'être la principale planche de salut du technicien asturien. L'action du premier but a résumé l'impact de ce trident puisque chacun des trois attaquants a touché la balle: Messi a provoqué dans la surface et ridiculisé Diego Godin d'un grand pont avant de servir Suarez, dont le contrôle raté s'est transformé en passe décisive pour Neymar, buteur d'une glissade au second poteau (12). Messi réconcilie le Barça La domination catalane, son jeu très rapide vers l'avant et ses multiples occasions (22, 29, 42) appelaient un autre but. Et c'est Suarez qui s'est retrouvé à la conclusion dans la surface (35) après une belle percée de Messi, lequel avait néanmoins contrôlé le ballon avec le biceps en début d'action sans que cette faute ne soit signalée. Mais à la décharge du Barça, l'arbitre n'a pas sifflé non plus une violente semelle sur Neymar qui aurait pu valoir un carton rouge au défenseur uruguayen José Maria Gimenez. L'attaquant brésilien, cheville en sang, a été contraint de sortir sur civière avant de reprendre sa place sans problème. Cet engagement physique, parfois limite, a été la principale réponse de l'Atletico, débordé par les vagues barcelonaises. D'ailleurs, en première période, les "Colchoneros" n'ont frappé qu'une fois au but, sans cadrer. Antoine Griezmann, titulaire en attaque côté madrilène, s'est multiplié au pressing mais sans être dangereux. Quant au Croate Mario Mandzukic, il s'est surtout signalé par son duel très tendu avec Sergio Busquets. Difficile de reconnaître l'équipe intense et appliquée qui avait dompté mercredi le Real Madrid en Coupe du Roi (2-0). Leur premier tir cadré, au final, a été le penalty provoqué par Messi pour une faute sur Gamez. Mandzukic a transformé en force et entretenu l'espoir (57). Mais le centre de Fernando Torres, traînant dans la surface, n'a pas trouvé preneur (80) et c'est Messi lui-même qui a clos le score à bout portant (87), soit son 16e but en Liga cette saison. Un but au goût de réconciliation pour le camp catalan, après une semaine marquée par le limogeage du directeur sportif Andoni Zubizarreta, la démission de son adjoint, l'emblématique Carles Puyol, et l'annonce de la tenue en fin de saison d'élections anticipées à la présidence du club. Au passage, Luis Enrique a sans doute gagné un sursis sur le banc catalan et cela, c'est en grande partie à Messi qu'il le doit.