La greffe rénale n'a pas encore atteint l'objectif requis en Algérie en raison du manque de donneurs vivants, d'une part, et de «l'indécision» quant au prélèvement d'organes sur des cadavres en dépit des lois et des fatwas existants en la matière, a déclaré hier le professeur Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie. Le professeur a insisté sur la sensibilisation des citoyens sur l'importance de la carte de don de leurs membres après la mort et des familles pour qu'elles permettent le prélèvement d'organes des cadavres de leurs morts afin de sauver 50% des insuffisants rénaux qui nécessitent une transplantation. Selon les statistiques, le nombre d'insuffisants rénaux atteindra 20 000 à l'horizon 2015, ce qui nécessitera la greffe de 10 000 malades par an. Le professeur Rayane a révélé par ailleurs que 10% des 4500 insuffisants rénaux enregistrés chaque année souffrent de polykystose rénale. S'exprimant lors de la journée de sensibilisation sur la néphropathie héréditaire organisée au CHU de Beni Messous, le professeur Rayane a affirmé que la polykystose rénale est une maladie héréditaire et peut être diagnostiquée dès les premiers jours de la vie. Le malade ne présente des signes de la maladie qu'après 40 ans, voire au-delà, sachant que la maladie évolue 15 ans après en insuffisance rénale. Selon la même source, le diagnostic est «très facile» et se pratique au moyen de l'échographie, insistant sur l'importance pour toute famille à risque d'effectuer des analyses médicales pour une prise en charge en prévention d'une hypertension et d'une insuffisance rénale. Parmi les autres néphropathies rénales, le professeur Rayane a cité le syndrome d'Alport dont souffrent 3 à 4% des insuffisants rénaux, précisant que cette maladie est souvent accompagnée d'une atteinte de l'oreille interne qui peut mener à la surdité après l'âge de 30 ans. L'intervenant a appelé à la prévention de ces maladies héréditaires par un diagnostic précoce notamment dans le cas de mariages consanguins.