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8 greffes de rein seulement ont été réalisées en Algérie Le professeur Tahar Rayane à propos des prélèvements d'organes et de tissus sur des cadavres :
L'Algérie n'a réalisé jusque-là que 8 greffes de rein à partir de cadavres, dont deux en 2010 à l'hôpital de Blida. Le volume faible des transplantations réalisées à travers le territoire national, selon le professeur Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie , dialyse et transplantation, est dû aux obstacles relatifs aux donneurs d'organes, au manque de sensibilisation, aux problèmes liés à l'éthique et à l'ordre organisationnel. Plus explicite, il a indiqué que les prélèvements d'organes et de tissus effectués sur des personnes en état de mort céphalique se déroulent dans un contexte d'urgence. Ils nécessitent la mise en route à toute heure d'un processus devant conduire dans un délai le plus bref possible à la greffe chez le receveur adéquat pour le greffon proposé. Toutefois, en Algérie, très peu de personnes avant leur mort donnent leur consentement et très peu de familles aussi acceptent de donner leur accord pour des prélèvements sur le cadavre de leur proche, et ce, le plus souvent pour des raisons liées à l'éthique et ou à la religion. La loi n°85-05 du 16 février 1985 relative à la protection et à la promotion de la santé, dans son chapitre III sur les prélèvements et les transplantations d'organes humains, introduit pour les prélèvements chez les décédés le consentement de la personne avant son décès. Toutefois, l'article 164 (loi n°90-17 du 31 juillet 1990) stipule que le prélèvement de tissus et d'organes sur les personnes décédées aux fins de transplantation ne peut se faire qu'après constatation médicale et légale de décès et si de son vivant le défunt a exprimé son consentement. Dans le cas contraire, le prélèvement ne peut être effectué qu'après accord de l'un des membres de sa famille. Rien dans la religion n'interdit les greffes Plusieurs fatwas ont été rendues publiques en Algérie, notamment celle datant de 1976 émanant du conseil islamique autorisant la transplantation des organes et des tissus à partir de cadavres. Dans son intervention lors du premier congrès algéro-jordanien sur les transplantations d'organes, de tissus et de cellules, le docteur Y. Benmahdi, représentant du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, a rappelé que le corps humain est sacré et passe avant la religion, c'est-à-dire que la religion n'interdit pas la greffe. Selon le professeur Rayane, une campagne de sensibilisation est lancée annuellement, le 14 juin, date coïncidant avec la journée du don de sang, afin d'encourager la population à aller dans le vrai sens de la solidarité pour perpétuer la vie. Il affirme qu'actuellement, la société de néphrologie compte 500 cartes «officieuses» de donneurs. L'agence de transplantation et de greffe d'organes bientôt finalisée La réalisation de l'agence de transplantation et de greffe d'organes, qui est en cours de finalisation et dont le siège sera situé près de l'Institut du rein à Blida, va permettre la gestion des listes des donneurs et des receveurs, notamment les 6000 insuffisants rénaux chroniques en phase terminale. Et aussi de mettre en place les moyens nécessaires pour la prise en charge des patients nécessitant une greffe. Réalisé à 80%, selon son chef de projet, à savoir le professeur T. Rayane, l'Institut du rein va permettre la transplantation, mais aussi des soins de haut niveau. Il doit aussi assurer des activités de recherche sur le plan épidémiologique et abriter une sérothèque, ainsi qu'un laboratoire HLA (Human Leucocyte Antigen). Les greffes des cornées ont été pratiquées jusqu'au 1985 au CHU de Mustapha grâce à l'importation de greffons et aux prélèvements effectués localement sur autorisation ministérielle. Pendant plusieurs années et jusqu'à l'an 2000, les patients algériens ont été transférés à l'étranger avec des résultats de qualité inégale. Le professeur Hartani, chef de service d'ophtalmologie du CHU Mustapha Pacha, avait déclaré : «Nous avons fourni à nos confrères étrangers un matériel de formation avec des dépenses en devises considérables», ajoutant que ce n'est qu'à partir du 9 décembre 2002 que les premières greffes de cornée ont pu être réalisées en Algérie avec des cornées prélevées sur des donneurs algériens consentants. Le problème majeur, selon le professeur Rayane, demeure la sensibilisation de la population pour dépasser ce tabou, qui permettra aux patients de disposer des progrès de la médecine. La mise en place d'une banque de cornées est une nécessité, conclut-il.