La majorité des joueurs étrangers, principalement de l'Afrique subsaharienne, recrutés par les clubs de Ligue 1 algérienne de football lors du mercato estival 2014-2015 ont été libérés dès la fin de la phase aller, pour laisser place à d'autres compatriotes à l'occasion du mercato d'hiver qui sera clôturé jeudi prochain à minuit. C'est le cas des trois joueurs du MC Alger, le Gabonais Mbingui, le Guinéen Sylla et le Ghanéen Sakey. Le ''Doyen'' qui ferme la marche du classement s'est rendu compte qu'il s'était trompé de choix et a vite éliminé les trois joueurs en question de ses plans. Il compte les remplacer par trois autres : les Camerounais Ngoula et Mendouga, et le Brésilien Roberson. La JS Kabylie s'est ''débarrassée'', elle aussi, de ses deux joueurs étrangers : l'Irakien Mohand Kerrar et le Mauritanien Mohamed Moulay. Idem pour l'USM El Harrach avec le Malien Bakayoko. Son compatriote, Salif Ballo a connu le même sort au MO Béjaia, le champion d'automne. A l'ASO Chlef, on n'a pas dérogé à la règle en "remerciant" les deux joueurs nigérians recrutés l'été dernier : Obaje et Francis. Idem pour le CR Belouizdad qui n'a pas retenu son attaquant camerounais, Obelé, sur lequel le club de Laâquiba nourrissait pourtant de grands espoirs à son arrivée durant l'intersaison. Au CS Constantine, et à la surprise générale, la direction du club a résilié le contrat de son longiligne défenseur malien, Aminou Bouba. L'ASM Oran, nouveau promu, s'est passé des services de son joueur camerounais, Ntankeu, avant même qu'il ne fasse son apparition sur le terrain. Le MC El Eulma a fait de même avec son joueur malien, Yahia Coulibaly. Pour sa part, le Camerounais, Nsombo, n'a pas fait long feu à l'USM Alger, et a été prié de quitter le club après moins d'une année de son recrutement. Il n'a été que très rarement utilisé par l'entraîneur Hubert Velud. Ce dernier, croyant avoir bien fait aussi en engageant trois Franco-Algériens l'été dernier: Orinel, Laâsami et Laifa, a vite fait de les libérer avant même l'ouverture du mercato hivernal. Kerbadj : "le recrutement des étrangers a été toujours été un fiasco" Une situation qui traduit "un échec flagrant'' en matière de recrutement chez les clubs algériens, dont les présidents ont fait de l'augmentation à trois, des licences réservées aux joueurs étrangers une exigence lors de l'intersaison. Leur doléance a été acceptée, mais sans que ces présidents ne parviennent à exploiter à bon escient les licences en question. C'est du reste le constat du président de la Ligue du football professionnel, (LFP) Mahfoud Kerbadj qui a déploré la mauvaise gestion du dossier des joueurs étrangers par les dirigeants des formations de l'élite. "C'est tout simplement un fiasco. A voir le nombre élevé des joueurs étrangers libérés après quelques mois seulement de leur recrutement, l'on est en droit de se poser des questions sur les critères définis par les dirigeants et entraîneurs de nos clubs pour les engager", a commenté à l'APS le premier responsable de la LFP. "Force est de constater que ça a toujours été comme ça. Rares sont les étrangers à s'être illustrés dans le championnat algérien, pour la simple raison que l'on fait venir à chaque fois des joueurs d'un faible niveau", a-t-il poursuivi. Kerbadj reste persuadé aussi que les "bons joueurs de notre continent sont vite repérés par des clubs européens", ce qui explique, selon ses dires, la qualité des recrues étrangères des formations algériennes. Face à cette situation qui coûte cher aux clubs algériens contraints de dépenser des sommes colossales pour résilier les contrats des joueurs concernés, Kerbadj appelle les dirigeants de ces formations à investir plutôt sur les éléments issus de leurs jeunes catégories. "Au lieu de débourser des sommes d'argent importantes pour rien, les responsables des clubs auraient du faire confiance à leurs jeunes talents. Personnellement, je regrette que beaucoup de joueurs de notre sélection olympique ne soient pas utilisés par les entraîneurs de leurs équipes premières, alors qu'ils sont, de loin, meilleurs que les joueurs étrangers que l'on continue à ramener à droite et à gauche", a-t-il conseillé.