L'Algérie, largement malmenée dans le jeu par l'Afrique du Sud, a su profiter de plusieurs coups du sort pour bien démarrer la CAN-2015 sur un plan comptable (3-1), lundi à Mongomo. Les Fennecs rejoignent en tête du groupe C le Sénégal (vainqueur 2-1 du Ghana plus tôt) et peuvent souffler, au vu des souffrances endurées dans le jeu peu en rapport avec leur statut de favori né de leur dynamique de 2014 (bonnes Coupe du monde et qualifications). Cette victoire dans la douleur sera-t-elle propice à raffermir leur mental, ou n'est-elle qu'un trompe-l'œil masquant trop mal leurs failles ? Tous les faits de jeu ont tourné en leur faveur: le penalty de Rantie expédié sur la barre algérienne (55e), le but contre son camp de Hlatshwayo leur permettant d'égaliser (67e) et l'énorme boulette du gardien sud-africain qui tuait le match à 3-1, sur une frappe de Slimani (83e). Ghoulam, dans une percée côté gauche, avait porté la marque à 2-1 d'une frappe puissante (72e) et le vent avait alors définitivement tourné, le vent qui portait jusqu'alors les Bafana Bafana vers un exploit qui n'allait pas se concrétiser. Car si l'Algérie s'efforçait d'évoluer très haut, de poser le jeu, c'était de manière stéréotypée. L'avant-centre Slimani restait introuvable pour ses coéquipiers en soutien, Feghouli, Mahrez et Brahimi, tous trois comme corsetés, sans étincelle. Mbolhi encore impérial Ce souci de rigueur ne débouchait guère que sur quelques frappes lointaines, au poids d'escarmouches, et s'enferrait dans la stérilité. Il fallut que l'adversaire marque un but pour qu'ils se réveillent et inquiètent, par Slimani, le gardien Keet qui réalisait un double arrêt, aidé de sa barre (57e). Les Bafana Bafana en revanche, à l'aise dans le jeu de contre avec leurs rapides attaquants, insufflaient plus de variété dans leur jeu, plus de vivacité, à l'image de leur ouverture du score, un jeu à trois dans la surface conclu par Phala (51e). Mais alors qu'ils déchiraient sans problème l'axe défensif algérien, la paire Halliche-Medjani en grande difficultés, ils se heurtaient au gardien Mbolhi, qui détournait un missile de Furman sur la barre (24e) et s'interposait coup sur coup dans les pieds de Vilakazi (43e) ou sur une tentative à bout portant de Jali (44e). Mbolhi, déjà très en vue lors du Mondial, notamment devant les futurs champions du monde allemand en 8e de finale (1-2 a.p.), fait figure d'élément le plus précieux chez des Fennecs peu emballants. Mais comme le dit l'adage footballistique, l'important, c'est les trois points...