Situé sur une petite colline «blanche», d'où son nom, le village de Tizi Temlelt, qui dépend de la commune d'Iflissen, reste enclavé malgré le bitumage récent de la seule route qui relie cette bourgade où vivent plus de 1200 âmes aux villages voisins d'Aït Youcef et à celui de Tifra relevant de la commune de Tigzirt. Ne disposant ni d'unité de soins ni d'école, encore moins de centre de jeunes, le village, force est de le reconnaître, demeure l'un des plus déshérités de la région. Ainsi, qu'il vente ou qu'il pleuve, les «enfants» du village sont contraints de faire des kilomètres à pied pour rejoindre les bancs des classes, leurs écoles étant situées dans les deux villages limitrophes (Aït Youcef et Tifra). Le calvaire des citoyens ne s'arrête pourtant pas là. Ainsi, pour une simple injection, les malades doivent faire à pied, à l'instar des écoliers, un trajet de plusieurs kilomètres pour rallier l'unité de soins la plus proche. Aucun moyen de transport, faut-il le rappeler, ne dessert ce patelin enclavé entre deux communes. Les retraités du village ne sont nullement épargnés par l'isolement endémique de leur bourg. Pour retirer leurs maigres pensions, ils doivent se rendre à Tifra où est implantée l'agence postale dont ils dépendent. «Autrefois, regrettera Ammi Moh, retraité de France, c'était le facteur qui venait chaque mois taper à la porte. Maintenant les temps ont changé.» Que de promesses ! Pour remédier à cette situation qui tend à s'éterniser, le comité du village a, à maintes fois, interpellé les pouvoirs publics, sans résultats. Les villageois tentent tant bien que mal de prendre en charge leurs problèmes grâce à l'apport financier des émigrés et autres donateurs ou encore à leurs cotisations périodiques. C'est ainsi que le problème d'alimentation en eau potable a été réglé définitivement. En effet, dans ce cadre a été réalisé un transfert d'eau à partir de forages pour une distribution équitable sur tout le village qui s'étend sur une surface de plusieurs centaines d'hectares. Pour ce qui est du volet jeunesse, l'APC d'Iflissen a réalisé au cœur du village une aire de jeux qui reste cependant insuffisante pour répondre aux doléances des jeunes de ce hameau qui désirent sortir de l'oubli. Ces derniers ont créé une association culturelle à cet effet pour prendre en main leurs propres problèmes. Ils ont déjà à leur actif plusieurs activités, notamment l'organisation récente d'un hommage un l'un des artistes du village les plus connus, en l'occurrence Mohamed Hakem dit Dda Moh Wali. Une festivité à laquelle ont pris part plusieurs artistes (Cherif Hamani, Ideflawen…) qui a permis, l'espace d'une journée, de «désenclaver» le village et de dévoiler la volonté des jeunes de bien faire, pour peu que les moyens leur soient offerts. Il n'en demeure pas moins que les autorités locales, maintes fois interpellées, doivent faire un pas de plus, disent les citoyens. «Les promesses existent mais on doit dépasser ce cadre et aller vers le concret», fera remarquer un membre du comité du village qui tient à afficher la volonté des villageois à collaborer avec les autorités locales dans toute entreprise «susceptible de nous apporter un plus».