A l'instar de plusieurs contrées de l'Algérie profonde, le village de Tizi Tamlalt souffre le martyre et se morfond depuis des lustres dans une véritable monotonie. Ses habitants cherchent tant bien que mal à sortir du marasme dans lequel ils sont confinés. Ce village est situé à l'extrémité ouest de la commune d'Iflissen, distant à peine de 8 km d'Agouni Moussi, chef-lieu actuel de la commune, et à moins de 30 minutes de route de la ville balnéaire de Tigzirt. Implanté au pied d'une montagne, avec une vue panoramique qui surplombe la grande bleue, il représente en effet l'un des plus importants villages au niveau de la municipalité d'Iflissen. Sa population est estimée à quelque 1200 âmes issues d'une centaine de foyers. On y accède en serpentant une route difficilement carrossable, parsemée de ruisselets, poussiéreuse en été et ravinée par les eaux pluviales en hiver, où les passants sont tenus d'éviter constamment les nids-de-poule. Ce tronçon routier est dans un état lamentable, sa dégradation ne cesse de prendre des proportions inquiétantes. D'autre part, à l'aube du nouveau millénaire et après 43 ans d'indépendance, les habitants de cette bourgade ne sont pas encore sortis du marasme, car ils demeurent toujours dépourvus de toutes les infrastructures de base, dont on peut citer entre autres, une école, une salle de soins et une agence postale. Cela incite les villageois à subir vraiment le cruel destin et le parcours du combattant vers Tifra ou bien Aït Youcef pour une simple injection. «Notre situation est vraiment déplorable, car on se voit obligé de rallier Tifra pour percevoir nos maigres pensions», nous dit un vieil homme voûté et ridé, à peine capable de marcher. Les écoliers du primaire ne sont pas épargnés aussi, souffrant de l'éloignement de leur école. Notre tournée dans la région nous a permis de constater également que le quotidien de la classe juvénile dans cette région se résume à un ensemble de journées monotones caractérisées par un chômage endémique. On y trouve beaucoup de jeunes sans emploi livrés à leur propre sort sans aucune perspective d'avenir. Les foyers d'occupation pouvant accueillir la masse juvénile font cruellement défaut. Il n'y a ni maison de jeunes ni centre culturel. Des jeunes talents forcent le destin pour mettre à profit leur talent, en vain. L'absence d'un cadre organisé favorisant leur propulsion les a souvent contraints à mettre la clef sous le paillasson. Aussi, sans nul doute, faute de moyens, le village ne dispose d'aucune association hormis le comité de village dont le champ d'activité se limite généralement à intervenir dans le volet social. Cependant, il est utile de le noter, la pratique du football trouve de l'engagement chez la population. C'est ainsi que l'aire de jeu du lieu dit «Kerma» reste toujours le seul endroit de prédilection pour les adeptes du sport-roi. Enfin, la population de Tizi Tamlalt n'attend qu'une attention particulière des pouvoirs publics pour mettre fin à leur calvaire qui dure depuis la nuit des temps.