Une nouvelle zone humide artificielle a pris forme au lieu-dit Kef El-Doukhan, en aval de l'oued M'Zab, dans la commune d'El-Atteuf, résultat du projet de la station de lagunage des eaux usées (STEP) de la vallée du M'Zab. Cette zone aquatique d'une superficie de prés de 100 hectares, composée d'équipements de traitement des eaux usées, basé principalement sur un processus biologique naturel, au moyen de lagunage, sans mécanisation ni apport chimique, a permis la création d'une zone humide artificielle qui abrite aujourd'hui de nombreuses espèces avifaunes, une flore dense ainsi qu'une faune variée, a fait savoir le chef du projet de la STEP, Missoum Benritab. Composée de 16 bassins de décantation sur 60 ha, qui recyclent les eaux usées avant d'être déversées dans un cours d'eau naturel sur plus de 5 km, cette station de lagunage est devenue une zone humide artificielle à forte valeur de biodiversité et de préservation de l'écologie de la région, a-t-il précisé. La station de lagunage est devenue un site majeur pour de nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques (canard souchet, fuligule milouin et nyroca, poule d'eau tadorne, et autres), qui bénéficient de l'abondance de zooplanctons, engendrée par cette technique naturelle de traitement des eaux usées, estime un cadre de la Conservation des forêts de Ghardaïa. Les bassins de décantation servent également de halte migratoire ou de site d'hivernage pour de nombreux limicoles (bécassine des marais et autres) et de zone de reproduction pour l'échasse blanche, l'avocette élégante, la sarcelle d'hiver, a-t-il ajouté, en signalant qu'ils sont également des milieux intéressants pour les amphibiens qui peuvent s'y reproduire ainsi que des espèces d'insectes (libellules). De plus, l'extension de la végétation sur les berges du cours d'eau du ruissèlement des eaux épurées constitue un lieu propice pour la nidification et le stationnement en période migratoire des oiseaux nicheurs. La végétation, spontanée et dense sur le pourtour de la station de lagunage, constitue un lieu privilégié de pâturage pour les troupeaux ovins et caprins. Considérée comme une référence en matière de développement durable, de préservation de l'environnement et des ressources hydriques de quatre communes (Daya Ben Dahoua, Ghardaïa, Bounoura et El-Atteuf), cette zone humide artificielle créée sur l'exutoire naturel de l'oued M'Zab, à la faveur du projet structurant d'assainissement et de protection de la vallée du Mzab contre les crues d'oued cycliques, vient s'ajouter à la zone humide de Sebkhat El-Maleh à El-Menea, classée en 2004 comme zone d'importance internationale sur la liste de la Convention de Ramsar. La zone humide d'El-Menea renferme une richesse avifaune et floristique inestimable dont des espèces menacées notamment, le fuligule Nycroca et la Tadorne Casarca, a-t-on signalé. Ces sites aquatiques peuvent jouer un rôle considérable dans le domaine de la biodiversité et offrir la possibilité d'être des pôles d'attraction pour l'écotourisme, en mettant en valeur les paysages de la région du M'Zab qui abrite déjà des sites classés patrimoine mondial.